C’est en 1928 à Foulassi que les élèves de la première promotion de l’Ecole normale de la même localité composeront les strophes de l’hymne national. Foulassi, petite localité située à quelques kilomètres de Sangmelima est peu connue de nombreux Camerounais. Pourtant Foulassi est le berceau de l’hymne national du Cameroun. L’histoire retiendra aussi que René Jam Afane, compositeur des paroles et Samuel Minkyo Bamba, compositeur de la musique comme principaux auteurs. En 1928, Foulassi est l’une de nombreuses stations de la Mission Presbytérienne américaine au Cameroun.
Cette petite localité abrite une Ecole normale qui forme en trois ans des instituteurs. Cette année-là, comme nous l’apprend Antoine Edo (2), l’école est dirigée par un pasteur de nationalité canadienne, le révérend Camille Armand Chazeau. Il fut proposé aux élèves de fin de formation un devoir d’instruction civique au titre évocateur : « exprimer leur espoir en l’avenir du Cameroun ». Les élèves se mettent au travail dans la salle d’étude qui leur sert en même temps de bibliothèque.
Le lendemain matin, en classe, chacun lit son devoir à haute voix. Les meilleures phrases sont portées sur le tableau noir. Certains élèves qui s’intéressent à la poésie, comme René Jam Afane, le plus doué de tous ces poètes en herbe, fait la synthèse de toutes les phrases et sort finalement des paroles qui sont contenues dans les deux strophes (version originale) de notre hymne national. Il leur donne le titre de « chant de ralliement camerounais ».
Après la lecture de ces paroles devant tous ses camarades de promotion.[…] Il est alors question de composer une mélodie devant accompagner ces paroles, les camarades font appel aux trois musiciens de la promotion : Michel Nkomo Nanga, Moïse Nyatte Nko’o et Samuel Minkyo Bamba. Les trois musiciens se mettent au travail, séparément. Leurs œuvres seront auditionnées et celle de Samuel Minkyo Bamba retiendra l’attention des deux autres musiciens et des camarades de promotion. Ce chant de ralliement fut ainsi enseigné dans toutes les écoles du Cameroun et fut adopté par la première assemblée législative (1957-1959) comme hymne national du Cameroun (loi n°57 -47 du 5 novembre 1957).