La République démocratique du Congo a rappelé son ambassadrice en France, Isabelle Tshombe, après des révélations de malversations financières et de mauvaise gestion de la représentation diplomatique.
Dans une missive datée du 27 décembre mais dont Anadolu s’est procurée d’une copie jeudi, le vice premier ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula, affirme que la responsabilité de la diplomate semble être engagée sur une somme de plus de 2,6 millions euros.
Ces faits ont été décelés au terme d’une mission de contrôle effectuée par une équipe du ministère des Affaires étrangères, du Budget et des Finances dépêchée sur place, selon la missive de rappel.
Le rapport a décelé l’existence, « après recoupements et vérifications des écritures comptables par les contrôleurs, d’un déficit de trésorerie d’un montant de 1.759.193,17 euros, pour la période de janvier à novembre 2022, provenant du non reversement (…) au Trésor Public », souligne le document.
Ces fonds ont été tirés « de vente des passeports aux requérants congolais, et d’autre part, des recettes des frais des visas et autres actes de chancellerie », ajoute le document.
D’autres malversations portent sur le train de vie onéreux du personnel diplomatique. Il est reproché à l’ambassadrice de n’avoir pas mis fin à l’octroi de plusieurs primes pompeuses au personnel. Il s’agit notamment des indemnités de logement allant jusqu’à 25 000 euros mensuels. Kinshasa affirme que ces sommes sont octroyées depuis plusieurs années sans autorisation, ni information.
« Il ressort que, le chef de cette mission diplomatique a transformé la caisse de l’ambassade en une caisse privée, gérée sans respect des principes élémentaires d’orthodoxie financière et au mépris tant des dispositions légales sus mentionnées que des autorisations de la hiérarchie », conclut M. Lutundula ordonnant le rappel de la diplomate.
Isabelle Tshombe est en poste depuis janvier 2022. L’un de ses proches collaborateurs à Paris joint par Anadolu a dénoncé une « délation » et un « acharnement ».
Il a allégué que certains faits dénoncés sont anterieurs à sa prise de fonction.