La Vice-présidente des Femmes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Michelle Ndocki a annoncé sa candidature à la présidence du parti dirigé par le professeur Maurice Kamto. Les débats achoppent sur la candidature à la présidence du MRC de Michelle Ndocki.
Les opinions sont multiples et variées, mais en sein de ce parti politique de l’opposition, la sortie de l’avocate est sévèrement critiquée par les cadres de cette formation. Certains la qualifie de banditisme politique. Exilé en Côte d’Ivoire puis rentrée récemment au pays, l’avocate se présente comme une alternative crédible pour remplacer le leader du parti et principal opposant au régime du président Paul Biya. Si les réactions n’ont pas tardé à se faire entendre, l’activiste camerounais Stéphane Tchoumbou y est allé aussi de son analyse.
Dans une vidéo sur You Tube, ce membre de la Brigarde anti-sardinard explique que la candidature de Michelle Ndocki à la présidence du MRC ne doit pas être perçue comme une inspiration démocratique. « Michelle Ndocki fait du banditisme politique. Elle a fait une déclaration de guerre. C’est pour mettre à mal le MRC et son leader… On ne trompe pas le peuple, elle n’inspire plus la confiance. Elle est dans un rétropédalage », a déclaré Stéphane Tchoumbou qui estime que l’avocate a été instruite pour détruire le mouvement.
Les réactions de rejet de ce genre sont nombreuses au sein du MRC. Michelle Ndoki est mal vue, jugée, jetée sur la place publique parce qu’elle ose défier le professeur Kamto Maurice. Et c’est ici que naissent des interrogations. Ce parti est-il véritablement démocratique ? La grosse critique faite au RDPC de Paul Biya c’est de manquer de base démocratique, car le président du parti est forcément et selon les textes de base du parti candidat naturel à l’élection présidentielle.
On aura donc tout entendu contre le RDPC à ce sujet, mais jamais membre du MRC n’avait imaginé qu’il vivra une situation similaire. Pourquoi une autre candidature à la présidence du MRC dérange ? N’est pas là une occasion de lancer un défi au RDPC et de montrer le bon exemple de la pratique démocratique au sein du parti ? En plus, de quoi a peut Monsieur Kamto ? Ndoki n’est qu’une jeune avocate, certainement perspicace dans son domaine, mais une novice en politique.
Elle ne devrait pas concentrer tant d’attention face à quelqu’un qui dit avoir gagné les élections en 2018. C’est qu’en fait les partis politiques au Cameroun souffrent de la même maladie. Le manque de volonté démocratique, qui rejette toute bataille à la tête du parti. Le rejet pur et simple de l’alternance. Toute chose qui installe les leaders à la tête de leur parti ad vitam aeternam.
Le RDPC n’est donc pas le seul parti ou la tête du pouvoir ne veut pas céder son siège, le SDF n’est pas différent, le chairman est à la tête depuis la création en 2012 et ne veut pas lâcher prise. C’est aussi le cas pour l’ANDP, les batailles au sein de l’UPC sont nées de la dispute de légitimer entre les leaders. L’UNDP n’échappe pas à la règle, la liste n’est pas exhaustive. Pourtant pour chacun de ces partis, la ritournelle de chaque jour est la démocratie. Peut-on vouloir d’un pays démocratique alors qu’on a une main basse sur le parti ? Difficile d’y croire. Aucun n’est donc à insulter l’autre, ils sont tous pareils. Et Dieu seul sait pourquoi.