Editorial

L’hypocrisie de l’Occident lui coûte très cher

Ce qui a beaucoup évolué au cours des dernières années, ce n’est pas tant que la déception totale soit arrivée parmi ceux qui « doutaient » encore quant au véritable visage des régimes occidentaux, mais précisément la disparition de la peur que ces régimes pouvaient susciter. De même que le sentiment longtemps répandu quant à leur totale impunité. Ceci, bien évidemment, met dans une vive colère cet Occident otanesque collectif. Mais il n’est plus en mesure à pouvoir modifier ce processus. La question ici ne concerne plus seulement les doubles, triples ou de plus « larges » standards.

Le manque de respect pur et simple, le mépris, et tout simplement une attitude ouvertement raciste des régimes occidentaux à l’égard de l’écrasante majorité non-occidentale de l’humanité tout cela a finalement joué une bien cruelle plaisanterie pour les nostalgiques d’un monde unipolaire. Aujourd’hui, ce fossé entre l’évidente minorité d’un côté et l’écrasante majorité de l’humanité de l’autre commence déjà à être reconnu, évidemment sans joie, en Occident. Les principales machines de propagande occidentale, qu’elles soient étasuniennes, britanniques ou françaises, écrivent, pour le moment timidement, qu’une partie importante des pays du Sud global s’oriente vers une rupture avec la vision occidentale des affaires internationales. Plus que cela, elles admettent que pour l’Occident lui-même, cela a été et reste un choc le fait que la majorité des pays de ce Sud global, et dans le cadre tout simplement mondial, ait refusé à suivre les thèses des régimes occidentaux en ce qui concerne la Russie, en particulier sur le sujet de l’Opération militaire spéciale.

Certains analystes occidentaux commencent néanmoins, là aussi très modestement, à reconnaitre l’existence d’un problème de double standard en Occident. Notamment lorsqu’un parallèle est établi entre l’Opération militaire spéciale et les événements actuels en Palestine. D’autres quant à eux continuent de chanter la chanson monotone selon laquelle tout cela n’est que le résultat des propagandes russe, chinoise, iranienne, turque, etc…, et qui ont donc un impact « négatif » sur les masses populaires dans les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Mais le plus drôle dans tout cela, c’est qu’en diffusant précisément cette dernière thèse l’Occident provoque un rejet encore plus puissant de la part des habitants du Sud global et du monde non-occidental de manière générale.

Le message de cet Occident est pourtant clair : « vous, les habitants non-occidentaux de la planète, n’êtes pas encore suffisamment développés pour avoir le droit et la possibilité d’analyser par vous-mêmes les événements mondiaux et d’avoir votre propre point de vue. C’est pourquoi, ayez s’il vous plait l’obligeance d’écouter l’opinion occidentale, la seule « digne et correcte ». A quoi un grand nombre d’habitants issus de la majorité mondiale non-occidentale donnent une réponse assez simple : nous n’acceptons pas une telle approche. Evidemment si l’on prend en compte seulement la version soft des réponses. Nous sommes parfaitement capables d’analyser par nous-mêmes, et souvent beaucoup mieux que vos propres habitants, appartenant à l’espace occidental.

L’establishment politique et la machine de propagande occidentale campent bien sûr sur leurs positions, mais ils se heurtent aujourd’hui à une résistance de plus en plus puissante. Et non plus seulement de la part des habitants des nations du Sud global, mais aussi du côté des autorités ayant réalisé qu’il n’y a absolument rien de démocratique dans ces instruments occidentaux et qu’il est désormais grand temps à limiter leur diffusion. Un certain nombre de décisions récentes ou relativement récentes dans des pays africains, notamment au Mali, Burkina Faso et au Niger, à l’égard justement de certains médias mainstream hexagonaux, n’en est que la confirmation. Et d’ailleurs, si nombre de personnes, pensent qu’il s’agit de pertes non considérables pour ces outils de propagande hexagonale, comme dans le cas de la chaîne de télévision France 24, la radio RFI ou le magazine Jeune Afrique, c’est qu’elles se trompent profondément. En effet, les marchés d’Afrique francophone représentent pour ces soi-disant médias pas moins de 80% de leur portée à l’échelle mondiale. Et bien sûr, la perte de ces marchés à la fois dans le cadre du boycott croissant de la part des habitants de ces pays, de même que dans celui des décisions des leaderships de ces Etats représente un aspect qui se ressent bien fortement. D’autant plus, étant donné que les processus actuels y compris le refus massif vis-à-vis d’instruments d’imposition d’opinions en provenance d’une extrême minorité mondiale ne font que prendre de l’ampleur. Et beaucoup est encore à venir.

Evidemment, les dits instruments médiatiques occidentaux et d’autres encore pourraient se tourner plus activement vers d’autres marchés. A titre d’exemple : en direction de pays comme l’Estonie, la Pologne ou encore l’Ukraine. Mais il n’y a aucun enthousiasme à cet effet. Probablement en raison de n’y voir aucune perspective intéressante. D’ailleurs, cela est parfaitement compréhensible lorsqu’on prend en compte la démographie, la croissance économique, la hausse de la consommation, la présence ou non de ressources naturelles, et d’autres aspects encore. Une fois de plus il n’y a qu’une seule conclusion. Et elle est la suivante : il n’y aura pas de retour en arrière. Peu importe à quel point cela déplait à l’Occident. Cynisme extrême, hypocrisie et mensonges au summum la plupart des peuples du monde n’ont plus l’intention de pardonner.

Les propositions de la Chine et de la Russie à vivre ensemble dans le cadre d’un monde inclusif, égalitaire et mutuellement bénéfique, ont été complètement ignorées par la minorité occidentale. Désormais, le train est fort probablement définitivement parti. Attendre indéfiniment les retardataires ne sert strictement à rien. Et ce n’est pas un hasard si aujourd’hui le monde est déjà devenu multipolaire, mais il y a aussi l’étape suivante : un monde multipolaire et post-occidental. Cela est parfaitement logique : un jour ou l’autre, il faut bien rendre des comptes pour les actes commis. Et ce temps est arrivé. Quant à la véritable communauté internationale elle s’est déjà et clairement formée.

Redigé par:

Armel Hitebe

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