Le Ministre de la Santé Publique le Dr MANAOUDA Malachie conduit sur très hautes instructions du Président de la République une importante délégation aux travaux de la revue annuelle des programmes d’élimination du ver de Guinée.
Le ver de Guinée au centre des assises qui se tiennent depuis le 17 avril et ce, jusqu’au 19 avril 2024 à Atlanta en Géorgie.
Malgré sa certification comme exempt de la transmission du ver de Guinée en 2017, le Cameroun a à nouveau notifié deux ans plus tard c’est-à-dire en 2019, un nouveau cas humain survenant dans le district de santé de Guére dans l’Extrême-Nord. Ce cas, survenu sur une population présentant un brassage transfrontalier important, est à nouveau venu mettre en lumière la vulnérabilité de notre pays vis-à-vis de cette maladie du fait de sa proximité avec le Tchad voisin, principal foyer actif de la maladie dans le monde.
Les enjeux de ces importants travaux pour notre pays sont d’une pertinence certaine. Car la réapparition de la maladie dans notre pays vient également mettre en lumière la nécessité de rendre plus robuste la stratégie classique qui devrait dorénavant prendre en compte d’autres réservoirs, en l’occurrence des chiens et des chats très actifs dans la transmission du ver de Guinée, à travers la contamination des sources d’eau, de boisson représentée par les mares.
En rappel, en 2020, plusieurs activités ont été mises en œuvre pour juguler cette résurgence épidémique. Il s’agit entre autres de la surveillance, avec l’appui des agents de santé humaine et de santé mentale ; le confinement par l’attachement des animaux domestiques dans les foyers actifs de la maladie ; et enfin le traitement de toutes les mares potentiellement contaminées par les animaux infectés. Le tout en collaboration avec des agents communautaires formés.
Il y’a lieu de noter par ailleurs que, cinq ans après le début de cette riposte qui a permis de contenir la maladie chez les animaux dans deux aires de santé de Gueré, le Cameroun est dorénavant invité à mobiliser les ressources domestiques pour faire face à cette menace re émergente. Tout en continuant à solliciter l’appui technique des partenaires traditionnels dans l’éradication de cette maladie.
À cet égard les chantiers actuels sont : la sensibilisation et la mobilisation des communautés; la signature d’un mémorandum d’entente avec le The CARTER CENTER ; pour pouvoir bénéficier davantage d’appuis multiformes que offre ce partenaire ; la mobilisation des financements nationaux pour prendre en charge les coûts liés aux principales stratégies de lutte ; le renforcement de la collaboration avec le Tchad voisin avec qui la mise en œuvre et les activités innovantes transfrontalières, permettraient de prévenir durablement la ré apparition des cas humains et des infections animales liés au brassage des communautés des deux côtés de la frontière.
La rencontre qui se tient actuellement aux États-Unis a donc pour objectif de présenter ce plan directeur d’élimination du Cameroun en lien avec la feuille de route mondiale MTN 2021 2030.
Il faut savoir que le ver de Guinée ou filaire est une espèce de ver rond filiforme dont la femelle, de très grande taille vit sous la peau et est responsable de la dracunculose. L’homme s’infeste en ingérant de l’eau, des crustacés aquatiques infectés par la larve du ver.