Comme le stipule la constitution malgache, le Président Andry Rajoelina a déposé sa démission 60 jours avant le scrutin, étant candidat à sa propre succession. Ceci a été fait après que la HCC ait proclamé les 13 candidats à la Présidentielle le 9 Septembre dernier. Sauf que le dévolu a été jeté sur le Premier Ministre Christian Ntsay, chef du gouvernement. Et pourtant, cela revenait au Président du Sénat, Herimanana Razafimahefa.
Ce qu’opposants et médias d’un autre bord ne précisent pas, c’est que le Président du Sénat a renoncé à l’exercice des fonctions de Chef de l’Etat, et a d’ailleurs adressé une lettre à la HCC pour clarifier ses incapacités à accepter une telle charge.
Premier Ministre depuis 2018, Christian Ntsay va assurer la fonction de chef de l’Etat par intérim, selon la décision N°12-HCC/D3 du 9 septembre 2023 de la Haute Cour Constitutionnelle. Une décision sans recours, pourtant contestée par quelques opposants qui accusent le Président Rajoelina de Coup de force constitutionnel.
C’est que les alinéas 2 et 3 de l’article 52 contenu dans la constitution prévoient que « dès la constatation de la vacance de la présidence, les fonctions du Chef de l’Etat sont exercées par le président du Sénat. En cas d’empêchement du Président du Sénat constatée par la Haute cour Constitutionnelle, les fonctions du Chef de l’Etat sont exercées collégialement par le Gouvernement ».
Une frange de l’opposition a estimé qu’il s’agit pour le président Andry Rajoelina de garder la main sur les institutions durant les prochains jours. Un fait selon elle, inacceptable, qui pourrait entacher le processus électoral. Mais selon la HCC, il s’agit d’abord d’une décision à la majorité et selon le contexte actuel à Madagascar, aucun lien avec la joute présidentielle à venir.