L’une des tâches du gouvernement de transition du Mali est l’organisation d’un référendum constitutionnel. Mais dans le pays, l’avant-projet de Constitution fait débat. Le texte est durement critiqué par une frange de la société civile et de la classe politique. Dimanche, l’alliance pour la démocratie au Mali (Adéma) a même officiellement demandé de suspendre momentanément le processus de révision.
L’Adéma demande au président de la transition, le colonel Assimi Goïta, de ranger dans le tiroir l’avant-projet de Constitution et d’obtenir un large consensus avant un autre document. Le texte dans sa version actuelle « comporte des risques de tension, voire de division profonde des Maliens », ajoute l’un des principaux partis politiques du Mali.
Le Paréna, parti pour la renaissance nationale, avait déjà recommandé l’abandon du projet. Il dénonce notamment la nouvelle formulation de l’article sur les conditions à remplir pour être candidat à l’élection présidentielle. Le Paréna parle aussi de « stigmatisation inutile des Maliens expatriés et de leurs enfants ».
Des politiques et des personnalités maliennes sont également vent debout contre le texte dans sa version actuelle. Me Balla Cissé parle, par exemple, de « précipitation d’un régime trop pressé de se maintenir au pouvoir ». De son côté, un autre avocat, Me Mamadou Ismaïla Konaté s’interroge : « Dans l’avant-projet, il est dit que le président de la République détermine la politique de la nation, mais comment faire s’il n’a pas la majorité à l’Assemblée ? ». L’avocat demande donc, lui aussi, un texte plus consensuel.