La France est ses armées sont en mauvaise posture au Mali. Non que le sort des armes leur soit spécialement défavorable. Les soldats français ne sont pas parvenus, neuf ans après le début de l’opération Serval en janvier 2013 et 53 vies perdues plus tard, à stopper ni même à contenir la poussée djihadiste.
Après les morts de centaines, sinon de milliers, la réalité demeure. De cadres djihadistes et de jeunes combattants, les groupes subsistent. Ils semblent même en mesure de mobiliser toujours plus de militants. Des raisons assez suffisantes qui ont poussé pour une énième fois, des maliens à descendre dans les rues le vendredi 4 Février pour à nouveau manifesté contre la présence des troupes françaises dans leur pays. Les protestataires n’ont de cesse de réclamer le départ de la force Barkhane du territoire national avec un plan de retrait immédiat.
Les Maliens déterminés à faire partir la France
L’année 2021 a été fortement marquée par des manifestations incessantes contre la présence des troupes étrangères, notamment celles françaises en territoire malien. Les objectifs de ses mouvements n’étant pas atteint jusqu’à la fin de l’année 2021, des maliens ont repris les protestations en début de cette année nouvelle année. En seulement un peu plus d’un mois, au moins deux manifestations d’envergure ont été enregistrées contre la force française. La dernière en date, est celle du vendredi 4 février, suite à l’appel du collectif pour la refondation du Mali qui avoue que la force Barkhane est accusée par une partie de l’opinion malienne de ne pas s’engager véritablement dans la lutte contre le terrorisme pour laquelle elle est officiellement déployée au Mali. Une énième manifestation qui intervient
Dans un contexte de vives tensions entre Paris et Bamako, la crise diplomatique entre les deux pays est marquée par l’expulsion de l’ambassadeur de la France à Bamako, après les propos du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, qui a traité les autorités maliennes « d‘irresponsables et illégitimes». L’expulsion de l’ambassadeur marque un nouveau durcissement des tensions entre le Mali et la France, l’ancienne puissance coloniale engagée militairement au Sahel depuis 2013. Les relations n’ont de cesse de se détériorer depuis que les militaires ont pris le gouvernail du pays depuis Août 2020.
Incapables de faire face à la poussée des groupes armés et à la multiplication des massacres malgré les appuis étrangers, notamment de la France, Barkhane est devenu impopulaire. Les militaires aux affaires au Mali sont entrés ces derniers mois en résistance face à une grande partie de la communauté internationale et des partenaires du Mali. La France et ses alliés européens s’alarment aussi de l’appel fait, selon eux, par les autorités aux paramilitaires russes. Les militaires à la tête du pays qui entendent se maintenir plusieurs années à la direction du Mali, se sont braqués face aux pressions en invoquant la souveraineté nationale. Les officiels maliens s’en sont eux-mêmes durement pris à la France, ainsi qu’à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a infligé le 9 janvier une série de sévères sanctions diplomatiques et économiques au Mali.