C’est une véritable passe d’armes entre les autorités de la transition nigérienne et le président E. Macron. Dans un communiqué daté du 9 septembre 2023 lu à télévision nationale, le CNSP a dénoncé un déploiement militaire français dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest notamment le Sénégal, le Benin, la Côte d’Ivoire dans le but de mener une intervention militaire sur le territoire nigérien alors même que Paris avait répandu la nouvelle selon laquelle, il serait en discussion avec le gouvernement de transition en vue du retrait de ses troupes et la fermeture des bases militaires française au Niger.
Le CNSP avait par la suite appelé le peuple à la vigilance et la bravoure face à cette attitude française, prenant à témoin l’opinion internationale sur les conséquences de l’agression et le mépris français.
Des autorités illégitimes retiennent en otage M. Bazoum selon Macron…
Des déclarations mal digérées par Paris. Alors même qu’il assistait au Sommet du G20, le Président français a jugé bon d’accuser les autorités nigériennes de retenir en otage le Président M. Bazoum. Tout en affirmant ne reconnaître « aucune légitimité aux déclarations des putschistes ».
Le Gouvernement a dénoncé des accords militaires signés avec la France depuis son changement, ce qui rend de facto la présence militaire française illégale sur le territoire nigérien, mais Paris dit avoir été invité par le « Niger et ses instances démocratiquement élues, à savoir le président Bazoum, son gouvernement et son parlement ». Le Président Emmanuel Macron est décidé à défier le pouvoir de Niamey, il semblerait en soutien indéfectible à son intime M. Bazoum, puisqu’il déclare que tout déplacement ou redéploiement ne se ferait qu’« à la demande du président Bazoum et en coordination avec lui.»
Paris refuse de lâcher le Sahel !
Chassé du Mali et du Burkina Faso, la France s’était repliée au Niger, de facto, elle est consciente de n’avoir plus aucune arrière garde dans le Sahel si elle libère Niamey. Ce qui pourrait expliquer pourquoi il reste si difficile pour elle de se déployer, de partir, en s’accrochant à un lien de président à président amis, au lieu de se plier au rapport d’Etat à Etat … et si facile pour elle de se positionner dans les pays voisins qui ne sont pas en odeur de sainteté avec le vent révolutionnaire qui souffle actuellement en Afrique de l’Ouest.
Ceci dans le but d’instrumentaliser l’Organisation Sous régionale à laquelle Macron rappelle son soutien à tout vent ! Une attitude qui pourrait être assimilée à l’incitation à la guerre sur le sol nigérien. Les autorités de transition ont déclaré être en perpétuelle préparation et avoir tiré les conclusions d’un tel affront de Paris. Inutile de rappeler que des pays comme le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry ont réitéré leur soutien au Niger en termes d’appui dans l’optique d’une riposte armée.
