La semaine de haut niveau des Nations-Unies a démarré au siège de l’ONU à New-York avec en prime le pacte pour l’avenir proposé par le Secrétaire Général Antonio Guteres. Un texte pourtant critiqué pour ses insuffisances et sa difficulté à créer un consensus pour promouvoir la paix et la cohésion mondiale . Mais quid des pays du Sud global ? De la justice vis-à-vis des pays abusés historiquement et des crises mondiales pendantes?
En marge de leur 79E assemblée générale, les Nations-Unies organisent sous l’égide du Secrétaire Général Antonio Guteres, le Sommet de l’avenir. débuté le 22 septembre 2024 pour se terminer le 23 du mois en cours, le sommet a réuni près de 140 représentants et chefs d’Etat dans le monde. L’objectif étant de remobiliser la « communauté internationale » autour des stratégies de développement durable dont la réalisation est souvent mise à mal par les crises en cours dans le monde.
Encore aurait-il fallu que les pays du Sud global se sentent concernés, au moment où ils sont tournés vers la multi polarisation du monde. Les Nations-Unies qui ont jusqu’ici démontré leur difficulté facile à résoudre la question de l’endettement des pays en développement, à adopter une taxe pour les riches aux fins de résoudre les problèmes climatiques, créer un climat de justice pour tous, des sujets de discorde plus amples gagnent du terrain, avec un arrière-gout bien connu de certains pays du Sud : l’injustice au sein du Conseil de sécurité et l’instrumentalisation du droit de véto, l’ingérence dans les cuisines internes des Etats, et même le chantage sur les appuis budgétaires.
L’absence d’actions collectives pour les causes évidentes au sein des Nations-Unies comme la résolution d’une seule voix des crises politiques et sécuritaires dans les pays qui connaissent des guerres par proxy, exacerbe le manque de confiance qui s’est développé envers l’Organisation aujourd’hui publiquement incapable d’unir selon le modèle actuel de la dynamique géopolitique mondiale. Cote d’Ivoire, Mali, Nigéria, Centrafrique, Cameroun, RDC, Soudan, Haïti… pour ne citer que ceux-là sont depuis lors orphelins de résolutions concrètes et utiles pour la paix et le développement venant de l’ONU ; ces 22 et 23 septembre 2024, Antonio Guteres espérait peut-être l’air hypocritement pieux remplacer le désordre par l’ordre planétaire et susciter à nouveau la confiance des états abusés par des embargos sur les armes, sur les diamants, abusés par une présence onusiennes sans bilan élogieux, ou abusés par des places au milieu des décideurs sans capacité de décision.
Parvenu à la moitié de son deuxième mandat, le SG de l’ONU a misé sur cette ultime démarche pour en réalité réveiller cette communauté dite internationale qui n’a aucun trait de communauté à part son nom. Mais la tâche est finalement ardue car ses traits de mises à l’écart des nations dont les pensées vont aux antipodes des avis tranchés teintés de domination des pays occidentaux surreprésentés désosse complètement la dynamique attendue et articule mieux la création du monde multipolaire.
Antonio Guteres et alliés d’idées sont-ils dans les dernières gesticulations avant la naissance des véritables pôles de justices ? En tout cas, l’adoption du pacte pour l’avenir et une déclaration pour les générations futures dont le leitmotiv est la promotion d’un nouveau départ pour le multilatéralisme ont été entériné et pourtant l’Ukraine s’est transformée en champ de bataille otanien, le Proche-Orient bascule un peu plus dans le chaos notamment à Gaza dont le bilan n’a rien à envier à l’Armageddon.
Le Sahel, ses peuples et ses plus de 3 millions de Km2 de richesses sont en rupture de bancs sans précédent avec une France dont la diplomatie coloniale n’a jamais autant révélé sa dépendance envers l’Afrique. Rivalités, tensions et guerres vont grandissante sur le globe terrestre entre Etats, allant jusqu’à faire couler du sang, mais seule constante : l’organisation des Nations-Unies n’a jamais si mal porté son nom.