La lutte contre les ravages du paludisme a été estompée par l’épidémie de covid-19. Elle n’en demeure pas moins prioritaire. Le continent africain dénombre à lui seul 96 % des décès imputables au paludisme enregistrés dans le monde en 2020. Le rapport 2021 de l’Organisation mondiale de la Santé sur le paludisme dresse le bilan de l’année passée et réitère ses appels à la mobilisation.
En 2021, le paludisme continue de tuer un nombre considérable de personnes dont une majorité d’enfants. Pire, il est, selon la nouvelle méthode d’analyse de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus meurtrier qu’escompté.
« Les enfants âgés de moins de cinq ans constituent le groupe le plus vulnérable touché par le paludisme ; en 2019, ils ont représenté 67 % des décès imputables au paludisme dans le monde (soit 274.000) », rapportait l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le 28 octobre 2021.
Malgré l’attention, non moins légitime, portée à la pandémie de Covid-19, le virus, transmis par piqûre de moustique, ravage toujours les populations pauvres. Le continent africain continue de payer le plus lourd tribut au niveau mondial. En 2020, 96 % des 627.000 personnes décédées de la maladie ont été recensées en Afrique.
Le fléau du coronavirus a, en outre, contribué à une hausse des infections et des décès dus au paludisme, en raison de ses répercussions sur les services de lutte. Les conclusions de l’OMS, pour l’année 2020, révèlent qu’il a causé 69.000 morts supplémentaires et 14 millions d’infections supplémentaires par rapport à l’année précédente.
L’espoir du vaccin
L’institution avance néanmoins des motifs d’espoir. Les efforts de collaboration, entre États notamment, dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, ont permis d’éviter le pire des scénarios envisagés par l’OMS, à savoir un potentiel doublement des morts dus au paludisme.
En outre, 33 millions d’enfants ont pu bénéficier d’une chimioprévention du paludisme saisonnier, un chiffre inégalé jusqu’alors. 72 % des programmes de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide ont également été mises en œuvre en 2020.
Autre avancée significative et historique, la mise au point du tout premier vaccin contre le paludisme approuvé par l’OMS, le Gavi, l’Alliance du vaccin, ayant donné son aval pour son administration aux enfants d’Afrique subsaharienne.
Des efforts indispensables
L’OMS invite, dans son rapport, l’ensemble des pays à investir davantage dans la lutte pour, à terme, éradiquer un virus qui est évitable. Ces initiatives ont, depuis 2000, éviter quelque 1,7 milliards de cas de paludisme et sauver 10,6 millions de vies.
L’institution souligne toutefois que des efforts d’investissement substantiels sont à fournir. D’autant que d’autres facteurs rendent la lutte d’autant plus complexe et cruciale. La pandémie, les phénomènes météorologiques extrêmes, la résistance aux insecticides sont quelques-uns des obstacles à surmonter.
La croissance démographique, en outre, augmente le nombre de personnes risquant l’infection, en particulier celles résidant dans les zones rurales et éloignées.