Les présidents iranien, russe et turc sont à Théran ce mardi 19 juillet pour des discussions axées principalement sur le conflit en Syrie, mais aussi sur la guerre en Ukraine et ses retombées sur les économies mondiales.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les déplacements à l’étranger de Vladimir Poutine sont rares. Pour la deuxième fois seulement il a quitté son pays. Le Président Russe est à Téhéran ce mardi 19 juillet pour une visite chez son allié iranien pour rencontrer les dirigeants de la République islamique et participer à un sommet tripartite sur la Syrie avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
La Turquie, membre de l’Otan, a essayé de maintenir le contact avec les deux pays, proposant sa médiation à plusieurs reprises. Poutine et Erdogan évoqueront la question des mécanismes pour exporter les céréales ukrainiennes. Des négociations impliquant Moscou, Kiev, Ankara et l’ONU doivent avoir lieu aussi dans les jours à venir en Turquie.
Depuis deux mois, le chef de l’État turc annonce régulièrement une opération imminente contre les forces kurdes des Unités de protection du peuple (les YPG) entre les villes de Tel Rifaat et Manbij, dans le nord de la Syrie. Recep Tayyip Erdogan promet d’y établir « une zone de sécurité profonde de 30 km débarrassée des terroristes »
En réalité, cette opération comme les trois autres qui l’ont précédée depuis août 2016 ne pourra se réaliser sans une forme ou une autre d’accord avec la Russie, premier allié du régime syrien et force militaire dominante dans la zone désignée par Recep Tayyip Erdogan, située à l’ouest de l’Euphrate.
La Turquie doit aussi s’assurer de l’accord tacite de l’Iran, en raison de la présence de milices pro-iraniennes autour de Tel Rifaat, une région au nord d’Alep. Mais pour l’heure, ni Moscou ni Téhéran n’ont jusqu’ici donné leur appui au plan de bataille du président turc. La Russie et l’Iran se sont montrés réticents, craignant qu’une nouvelle intervention turque ne conduise à une « détérioration dangereuse de la situation en Syrie ».