Alors que des abus contre les migrants sont de plus en plus fréquents en Lybie, un rapport de l’ONU révèle que l’Union européenne facilite la commission de ces atrocités qui se manifestent par des personnes systématiquement torturées et réduites en esclavage sexuel.
La révélation de la part de responsabilité de l’UE dans les abus contre les migrants en Lybie, est issue d’une enquête menée par les Nations Unies qui a déclaré que l’Union européenne avait apporté son soutien à des organisations qui ont « aidé et encouragé la commission des crimes ». Selon les informations, le rapport de l’ONU a mis en évidence l’existence de motifs de croire que les migrants ont été ciblés par les forces de sécurité de l’État et les milices armées dans les centres de détention sous le contrôle de la Direction libyenne de lutte contre la migration illégale (DCMI) et des garde-côtes libyens.
« Ces entités reçoivent un soutien technique, logistique et financier de l’Union européenne et de ses États membres pour l’interception et le retour des migrants », a déclaré le président de la mission d’enquête indépendante de l’ONU sur la Libye, Mohamed Auajjar. Outre la torture, il existe des motifs raisonnables de croire que l’esclavage sexuel des femmes dans et autour de ces centres de détention est également commis, conclut l’enquête de l’ONU, qui est un crime contre l’humanité.
Des détentions arbitraires, des meurtres, des tortures, des viols, des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées sont également commises.En 2021, Amnesty International a publié un rapport qui a révélé que les gardiens d’un centre de détention à Tripoli avaient violé des détenus en échange de produits essentiels comme de l’eau potable. L’organisme de surveillance des droits a appelé les pays européens à suspendre la coopération en matière de contrôle des frontières avec la Libye.
Le week-end dernier, les garde-côtes libyens ont tiré des coups de semonce au-dessus d’un navire humanitaire alors qu’il tentait de secourir des migrants au large des côtes libyennes. Les organisations caritatives SOS Méditerranée et Sea-Watch ont accusé les garde-côtes libyens d’avoir délibérément tiré des coups de feu, mettant en danger l’équipage, puis renvoyé environ 80 migrants en Libye. Amnesty a constaté que les garde-côtes libyens avaient délibérément endommagé des bateaux, les faisant chavirer, entraînant la noyade de réfugiés et de migrants.