Au Centrafrique, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la deuxième session extraordinaire 2024 du Conseil Économique, social et Environnemental, en fin de semaine dernière, l’autorité du Conseil a annoncé un accord signé entre le pays et le fonds monétaire international, seulement M. Alfred Poloko a également fait un rappel de mémoire à l’institution qui multiplie les absences à respecter ses engagements financiers envers la RCA qui tient pour objectif de repositionner son économie.
Lors du lancement de la nouvelle phase de réflexion et de concertation pour le développement durable en Centrafrique, le Président du Conseil économique, Social et Environnemental (CESE) Alfred Tainga POLOKO a d’abord salué les avancées économiques de la République Centrafricaine depuis le dernier semestre 2023. Il s’agit d’une légère augmentation de la croissance du PIB réel à 0,8% contre 0,5% en 2022, la stabilisation de l’inflation à 3% contre 5,6% l’année précédente, une réduction du déficit des transactions courantes à 7,1% du PIB en 2023 contre 10,4% du PIB de l’année 2022 et en fin une projection de la masse monétaire de 8% contre 2,1% une année auparavant en liaison avec ses contreparties.
C’est d’un ton stoïque que le Président Alfred Poloko a profité pour mentionner le Programme convenu avec le Fonds Monétaire International (FMI) dont l’accord a été conclu le 1er Juillet 2024 dans le but d’« optimiser le potentiel de l’économie centrafricaine » avant d’effectuer un rappel de mémoire au FMI sur les contours dont l’institution a souvent usés pour éluder les accords au préalable conçus avec Bangui notamment « des conditionnalités inédites et qui servent de prétexte pour différer les décaissements attendus ». Entraînant des tensions sociales après « les lourds sacrifices consentis par le peuple pour accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre des reformes. »
Ainsi, le Président du Conseil économique, social et environnemental a appelé le FMI à faire fi de tout piège, toute inconditionnalités dans l’entrée en vigueur de cet accord qui le lit au Centrafrique « Nous formulons solennellement le vœu que cette fois-ci, le programme convenu entre le FMI et le Gouvernement Centrafricain s’émancipe de toutes nouvelles contingences. »
Le Centrafrique voit en cet accord, une ouverture pour faire appel à bien d’autres fonds auprès d’autres bailleurs. Tout en soulignant sa volonté de diversifier ses coopérations économique et financière au « regard des mutations géopolitiques en cours et des réformes structurelles de l’économie mondiale en perspective. »