La République Démocratique du Congo (RDC), premier producteur mondial de cobalt, vient d’imposer de nouvelles conditions strictes à l’exportation de ce minerai crucial pour la fabrication des batteries de véhicules électriques. Cette initiative vise à accroître les recettes de l’État et à garantir un meilleur contrôle sur cette ressource stratégique, dont la RDC assure plus de 70 % de la production mondiale.
Redevance et Certificat de Conformité
Selon une circulaire gouvernementale, les mineurs sont désormais soumis à des obligations financières et administratives renforcées :
En effet, les exportateurs doivent verser une redevance équivalente à 10 % de la valeur déclarée. Ce paiement doit être effectué dans les 48 heures suivant le dépôt des déclarations d’origine et de vente.
Aussi, l’obtention d’un certificat de conformité est désormais obligatoire pour toute exportation.
Inspections Physiques et Contrôle Interministériel
Afin de mieux encadrer le flux de minéraux hors du territoire, le gouvernement congolais a également mis en place un mécanisme de surveillance renforcé : Toutes les cargaisons de minéraux feront l’objet d’inspections physiques et seront soumises à un contrôle interministériel, » précise le document officiel.
Cette mesure, impliquant potentiellement plusieurs départements gouvernementaux, signale une volonté de lutte contre la fraude et le commerce illicite.
Un Changement dans la Stratégie d’Exportation
Ce tour de vis intervient quelques semaines seulement après un ajustement stratégique majeur. En octobre dernier, Kinshasa avait remplacé un embargo total sur les exportations de cobalt, en vigueur pendant plusieurs mois, par un système de quotas plus flexible.
Le but affiché de cette série de réformes est double : augmenter les recettes de l’État et renforcer le contrôle des autorités sur la chaîne de valeur du cobalt, un enjeu de souveraineté économique face à la demande mondiale croissante. Pour l’heure, les ministères des Mines et des Finances, ainsi que la Chambre des mines du Congo, n’ont pas encore répondu aux sollicitations des médias pour commenter ces nouvelles dispositions. L’impact de ces mesures sur le marché international du cobalt reste à observer.