Le Mali n’entend pas se plier aux exigences de qui que ce soit, pis encore des partenaires étrangers à l’instar de l’Allemagne.
À titre d’illustration le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop, a recadré son homologue allemand sur la question de la coopération avec la Russie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Abdoulaye Diop a fait savoir que la situation du Mali reste la situation du Mali.
Les menaces de l’Allemagne, un non-événement pour le Mali
L’Allemagne mettra un terme à la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) au profit des Forces armées maliennes a déclaré, mercredi 13 avril Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères, lors de sa rencontre avec le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta. Elle a par ailleurs demandé au Mali de cesser de travailler avec les russes afin de réactiver le programme de formation de l’Union européenne, suspendue quelques jours plutôt. Selon Annalena Baerbock , il pourrait y avoir des crimes de guerre au Mali du fait de la coopération avec la Russie. Face à cette demande, Diop a clairement opposé une fin de non-recevoir lui demandant de ne pas faire d’amalgame et affirmé la nécessité de respecter les choix de son pays.
« Il ne faut pas confondre les choses » lui a répondu Abdoulaye Diop. « Le Mali n’est pas impliqué par rapport à ce qui se passe » en Ukraine, « mais je crois qu’il ne faut pas faire trop d’amalgame à ce niveau : la situation du Mali est la situation du Mali et nous souhaitons que chaque partenaire du Mali aussi respecte les choix du Mali », a-t-il insisté. Il a réitéré en outre, la disponibilité des autorités maliennes de la Transition à travailler avec « l’ensemble de ses partenaires, y compris l’Allemagne, la Russie, la Chine, les États-Unis et l’ensemble de ses partenaires qui souhaitent lui donner la main pour pouvoir travailler avec lui ». S’exprimant sur la suspension de l’EUTM, Abdoulaye Diop a indiqué que le Mali a pris note de « la décision qui a été prise » et qu’il la respecte.
Le désengagement de Berlin acté par Bamako
C’est officielle, la coopération est suspendue pour l’instant de la part de l’Allemagne et des Européens qui refusent de rester en présence de forces russes. Même si, Annalena Baerbock a souligné en outre, que « l’Allemagne ne va pas rompre sa coopération avec le pays, mais mettra plutôt un terme à la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) au profit des Forces armées maliennes » précisant que « la coopération entre les deux pays se poursuivra sur le volet de la MINUSMA ».
Peu avant son arrivée à Bamako, la ministre allemand a déclaré que « le gouvernement de Bamako a perdu la confiance de la communauté internationale au cours des derniers mois, notamment en retardant la transition démocratique et en intensifiant la coopération militaire avec Moscou ». Abdoulaye Diop a réitéré en la disponibilité des autorités maliennes de la Transition de travailler avec « l’ensemble de ses partenaires qui souhaitent lui donner la main pour pouvoir travailler avec lui ». À titre de rappel, 300 soldats allemands participent actuellement à la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM), et 1100 soldats à la MINUSMA, qui compte un total de quelque 14 000 militaires et policiers.