Nouveau tournant diplomatique dans le conflit du Sahara occidental et coup dur pour Alger.
Le dimanche 01er juin à Rabat, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue marocain Nasser Bourita, le chef de la diplomatie britannique David Lammy a apporté son soutien au plan d’autonomie marocain du territoire, le qualifiant de « base la plus crédible, viable et pragmatique pour un règlement durable du différend ».
Par cette sortie officielle, Londres qui jusqu’ici, considérait le Sahara occidental comme un territoire au « statut indéterminé », a rompu avec sa ligne traditionnelle de neutralité pour s’aligner sur celle de certains de ses alliés occidentaux.
Aussi, David Lammy a précisé que ce soutien s’inscrivait « dans le cadre des efforts de l’ONU pour trouver une solution au conflit » non sans appeler les parties à « s’engager de toute urgence et de manière constructive dans ce processus politique ».
La réaction de l’Algérie ne s’est pas faite attendre.
En effet, c’est à travers son ministère des affaires étrangères que le pays a dit regretter « le choix fait par le Royaume-Uni d’apporter son soutien au plan d’autonomie marocain. Lequel qui, en dix-huit ans d’existence, n’a jamais été soumis aux Sahraouis comme base de négociation, de même qu’il n’a jamais été pris au sérieux par les Envoyés onusiens qui se sont succédé ».
Le communiqué affirme par ailleurs, que le gouvernement britannique continue d’affirmer son attachement au principe du droit à l’autodétermination, en se référant à une prétendue « neutralité juridique ».
L’Algérie en appelle enfin à ce que le Royaume-Uni, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, tienne le Maroc « comptable de ses responsabilités internationales » et veille au respect de la doctrine onusienne en matière de décolonisation.
Cette nouvelle position britannique s’inscrit dans la dynamique amorcée en 2020, lorsque les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le territoire, en échange de la normalisation des relations entre Rabat et Israël. Depuis, le Maroc multiplie les efforts pour rallier ses partenaires occidentaux à sa proposition d’autonomie. L’Espagne, l’Allemagne, puis plus récemment la France n’ont pas modifiée leur position.
La sortie d’Alger s’inscrit dans une posture désormais récurrente, celle d’être réduite ces dernières années à une diplomatie essentiellement réactive face aux avancées diplomatiques du Maroc, notamment sur la question du Sahara, première cause nationale du Royaume.