Le premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a mis en garde les établissements scolaires quant à l’interdiction du port du voile en milieu scolaire. Un avertissement en rapport avec le renvoi en septembre 2019 d’une vingtaine de jeunes filles voilées par l’Institut Sainte Jeanne d’Arc de Dakar exigeant désormais «une tête découverte» pour les élèves. Une mise en garde qui a suscité l’indignation d’une partie de la communauté catholique.
Mardi 30 juillet, le Premier ministre Sénégalais Ousmane Sonko a affirmé publiquement que les écoles du pays ne devaient plus interdire le port du voile. Une position exprimée à l’occasion d’une réception à Dakar, au cours de laquelle le chef de gouvernement recevait les meilleurs élèves du Sénégal.
« Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En France , ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient. Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile », a déclaré Ousmane Sonko dans un discours prononcé lors de la cérémonie. « Gare à ces institutions qui refuseront d’accepter une fille simplement parce qu’elle est voilée » , a-t-il ajouté fermement.
Le Conseil National du Laïcat a réagi dans la foulée, faisant part de son « indignation face à de telles déclarations qu’il juge maladroites ». Ousmane Sonko a prononcé « un verdict sans appel contre des établissements scolaires » catholiques qui ont été « jugés sans ménagement et jetés à la vindicte populaire » , a indiqué dans un communiqué l’organisation qui rassemble les associations et mouvements Catholiques du Sénégal. Ces propos « sont de nature à heurter la sensibilité des citoyens à part entière de foi Catholique légitimement interpellés par les menaces proférée , sans ambages , contre des établissements privés Catholiques » , ajoute le communiqué.
Le ministre de l’Éducation Moustapha Mamba Guirassy a répondu à ces critiques, arguant que le Premier ministre Sénégalais n’avait fait « que rappeler le cadre réglementaire » qui se fonde
« sur la Constitution qui prône la laïcité et qui ne fait pas de différence entre celui qui porte le voile ou la croix. »