Le Premier ministre, écarté de la présidentielle 2024 suite à une condamnation pour diffamation, a affirmé sa pleine éligibilité lors d’un discours à Dakar, promettant de faire « trembler » ses adversaires.
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a créé l’événement ce lundi en annonçant sa candidature à « toutes les élections futures » du pays. S’exprimant lors d’une cérémonie de commémoration de la Journée du souvenir des martyrs à Dakar, le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) a lancé un message de défiance envers le système judiciaire et politique.
Le Rebond après l’Inéligibilité
Ousmane Sonko, qui a soutenu l’actuel président Bassirou Diomaye Faye lors de la dernière élection, avait lui-même été déclaré inéligible à la présidentielle de mars-avril 2024.
Cette inéligibilité découlait d’une condamnation pour diffamation prononcée en juillet de l’année précédente. La Cour suprême avait alors statué en faveur de l’ancienne ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, contre M. Sonko. Le Premier ministre avait été condamné à six mois de prison avec sursis et à une amende de 200 millions de francs CFA.
Une Déclaration Ferme Devant Ses Partisans
Malgré ce passé judiciaire, le Premier ministre s’est montré catégorique devant une foule enthousiaste de partisans.
> « Désormais, rien ni personne ne pourra m’empêcher de me présenter à n’importe quelle élection […] qu’il s’agisse d’une élection présidentielle, locale ou législative. Si je ne participe pas, ce sera de mon plein gré », a-t-il déclaré sous les applaudissements.
M. Sonko a ensuite directement interpellé ses opposants, affirmant : « Je sais que certains vont trembler. Dès qu’ils verront Ousmane Sonko comme candidat, ils feront des cauchemars. Tant pis pour eux, je suis éligible ».
Quel Impact sur la Scène Politique ?
L’annonce d’Ousmane Sonko relance inévitablement les débats sur son statut juridique et son éligibilité réelle. Si l’homme fort du gouvernement est bien Premier ministre et une figure centrale de la nouvelle majorité, sa participation aux scrutins à venir dépendra de l’interprétation finale de la loi électorale sénégalaise suite à sa condamnation passée.
Cette déclaration intervient comme une affirmation de force politique et prépare déjà le terrain pour les prochaines échéances locales et législatives, et potentiellement la prochaine présidentielle. Elle signale la ferme intention de l’homme politique de rester le moteur central de son mouvement.