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Sommet de l’UA/Maintenance des sanctions Bamako – Ouagadougou – Conakry : une division enclenchée ?

L’Union africaine a réaffirmé dimanche 19 février sa « tolérance zero » face à ce qui est considéré comme « changements anticonstitutionnels » de gouvernement et a maintenu la suspension de ses rangs du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée et du Soudan. Dans la même veine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a maintenu les sanctions contre le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, des pays dirigés par des militaires suite à des coups d’Etat, et a décidé de l’interdiction de voyager des membres du gouvernement de ces pays, selon le communiqué final de la Conférence des chefs d’Etat de la Communauté tenue samedi, en marge de la 36ème session ordinaire de l’Union africaine à Addis-Abeba. Un maintient des sanctions qui est sujet à une question. Est-ce une division enclenchée?

L’impact du Maintient des suspensions
Le Mali, la Guinée et le Soudan avaient été suspendus par l’Union africaine en 2021, le Burkina un an plus tard, après la prise de pouvoir par des militaires. L’assemblée des pays membres de l’UA a « réaffirmé la tolérance zéro contre les changements anticonstitutionnels de gouvernement », c’est ce qu’a déclaré lors d’une conférence de presse Bankole Adeoye, responsable du Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Selon le diplomate, L’UA est prête à aider les quatre pays à « revenir à l’ordre constitutionnel ». Selon Bankole Adeoye la démocratie doit être « protégée » et « s’enraciner » et l’Union africaine « demeure intransigeante contre toute accession non démocratique au pouvoir ».


Le Mali, le Burkina et la Guinée, trois pays d’Afrique de l’Ouest, ont également été suspendus par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Les pays membres de la Cédéao ont décidé samedi de maintenir ces sanctions et « d’imposer des interdictions de voyage aux membres du gouvernement et d’autres représentants » de ces pays, selon un communiqué signé par le chef de l’Etat bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Cédéao, à l’issue d’une réunion organisée en marge du sommet de l’UA. L’efficacité de ses sanctions a été remise en cause par le president de la commission de l’Union Africaine.


Le Vendredi 18 février 2023, Moussa Faki Mahamat, a déclaré que le conseil « paix et sécurité » de l’institution se réunirait, à une date non précisée, pour décider d’une éventuelle levée de la suspension de ces trois pays, ainsi que du Soudan. Le Samedi, le diplomate tchadien a affirmé que « ces sanctions ne semblent pas produire les résultats escomptés ». « Bien au contraire, elles suscitent la défiance des Etats concernés et paraissent sanctionner davantage les populations ».
Vers une fédération actée


Un imbroglio qui risque à coup sure d’imposer et d’officialiser une division au sein de la communauté Afrique et de donner raison au projet de fédération Mali-Guinée-Burkina qui serait bénéfique pour les trois pays, car il permettra un effort commun face aux défis sécuritaires. Les trois pays avaient demandé le 10 février la levée de leur suspension de la Cédéao, mais également de l’UA, déplorant les « sanctions imposées ». Le Premier ministre burkinabé Apollinaire Kyélem de Tambela a récemment proposé de créer une fédération qui inclut son pays, le Mali, ainsi que la Guinée alors que la CEDEAO a rejeté l’initiative. Dans ces trois pays, le retour à l’ordre constitutionnel est théoriquement prévu en 2024 au Mali et au Burkina Faso, en 2025 en Guinée.


Espérant venir à bout des djihadistes, le Mali et le Burkina Faso ont dénoncé les accords militaires les liant à la France. Le dimanche 19 février 2023, l’armée burkinabè a annoncé la fin des opérations de la force française Sabre au Burkina Faso, trois semaines après la dénonciation des accords de défense avec la France, par le gouvernement de la transition. l’état-major burkinabé dans un communiqué a annoncé que « L’État-major général des Armées et le commandement de la Task force Sabre ont organisé le samedi 18 février 2023 dans l’enceinte du Camp Bila Zagré à Kamboincin (en périphérie de Ouagadougou), une cérémonie solennelle de descente de drapeaux marquant la fin officielle des opérations de la Task Force à partir du sol burkinabé ».

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