Luanda : Un appel à un partenariat rééquilibré
Le septième sommet entre l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) s’est achevé ce week-end à Luanda. L’événement a été marqué par le discours de l’hôte, le président angolais João Lourenço, qui a appelé à un renforcement du partenariat, mais sur des bases renouvelées.
Le dirigeant angolais a affirmé que les deux blocs ont « bien plus à gagner qu’à perdre » à cheminer ensemble, tant que leur coopération repose sur le « respect mutuel ».
Il a souligné la complémentarité des deux continents : si l’Afrique pourrait bénéficier des capacités technologiques et navales européennes, elle fournit en retour les matières premières essentielles aux industries mondiales. Une réalité économique confirmée par les chiffres : l’UE reste le premier partenaire commercial de l’Afrique, avec des échanges de près de 355 milliards d’euros en 2024.
Les deux grandes exigences africaines
Au-delà de la coopération commerciale, le Président Lourenço a clairement posé les conditions d’un développement africain durable, identifiant deux obstacles majeurs à lever :
1. L’inclusion dans la gouvernance mondiale
Le président Lourenço a plaidé pour que « la voix de l’Afrique soit effectivement entendue au niveau de la gouvernance mondiale ». Cette exigence fait écho à la demande croissante de voir le continent mieux représenté au sein des institutions internationales clés.
2. La fin de l’asphyxie financière
Il a également réclamé l’adoption d’une « nouvelle vision des relations financières entre l’Afrique et les institutions de crédit internationales ». L’objectif est clair : trouver des solutions pour « éviter l’asphyxie causée par un endettement insoutenable » qui paralyse le développement de nombreux pays.
Paix et Stabilité : Le prérequis au progrès
En conclusion de son intervention, João Lourenço a rappelé que la réalisation de tout progrès, qu’il soit technologique ou financier, dépend intrinsèquement de la paix et de la stabilité en Afrique.
Le sommet de Luanda, tenu les 24 et 25 novembre, aura ainsi servi à réaffirmer le partenariat historique UA-UE tout en soulignant, avec fermeté, la nécessité pour l’Europe d’intégrer les nouvelles réalités et les revendications d’équité du continent africain.