Le jeune général à la tête de la Guinée Bissau représente gros, tant pour son peuple que pour l’Afrique… sa présence sur la scène internationale augure des lendemains meilleurs pour son pays qui avait justement besoin d’un leader de sa carrure.
Le président Bissau guinéen prend ses marques, et ce n’est pas une surprise. Il avait longtemps martelé ses réformes dans le cadre de la présidentielle 2020. Une fois élu, c’est le moment semble-t-il dire de passer aux actes.
« Grâce à moi, la Guinée-Bissau est redevenue désirable »
Par ces propos du président Umaro Sissoco à nos confrères de jeune Afrique, on comprend bien le niveau d’efficacité d’une diplomatie forte. Et effectivement, les actes parlent. La Bissau-Guinéen s’est imposé comme un intermédiaire et médiateur privilégié dans plusieurs grands dossiers ouest-africains. Et plus encore, Emmanuel Macron, le chef de l’État français lui a accordé le privilège de le recevoir à l’Élysée, le 15 octobre dernier. « Nous sommes lui et moi sur la même longueur d’onde a déclaré l’hôte du président français. Depuis Nino Vieira en 1995, je suis le premier chef de l’État bissau-guinéen à effectuer une visite de travail en France. Emmanuel Macron a compris qu’aujourd’hui, la stabilité est revenue dans notre pays et que le trafic de drogue, c’est de l’histoire ancienne. Signe d’un retour fracassant sur la scène mondiale
Son franc – parlé
Le chef de l’État Bissau Guinéen est un dirigeant atypique. Son franc- parlé est pour lui une marque de fabrique, toute chose qui l’éloigne des angles arrondis diplomatiques qui tolèrent certaines dérives. Un style cash qui lui a valu d’être surnommé Kim Jong-un par ses pairs.
Le challenge de la pacification du pays.
Lors de sa prise du pouvoir, le président Bissau guinéen était conscient de sa difficulté à pacifier le pays, au regard des tensions tant pré-électorales que post électorales. Mais aujourd’hui, ce qui fut considéré comme une impossibilité est devenu possible. Au sein de l’armée déjà, la paix est revenue. La discipline et la confiance sont de mise sur son impulsion. De mauvaises langues ont parlé ces derniers temps d’une tentative de coup d’Etat, mais le président a balayé ces fausses rumeurs du revers de la main, en affirmant une mauvaise interprétation des propos d’un de ses proches. Il faut donc y comprendre que la sérénité est revenue dans les rangs. A la question de savoir si les relations avec l’armée sont bonnes, le président est sans ambages. « Oui. Elle est devenue républicaine, J’en suis le commandant suprême et le seul chef ».
Le développement de l’économie
Le développement de son pays reste son principal challenge. La paix acquise, il est maintenant question de relever le niveau de l’économie de son pays. Après trois années consécutives de croissance soutenue (en moyenne 6% sur 2015-2017) qui a pu mettre fin à la longue période de stagnation (2000-2014), l’économie bissau-guinéenne a significativement ralenti en 2018 à un taux de 3,8%, en raison de la baisse à la fois de la production (-25%) et du prix international de la noix de cajou. En 2019, la croissance a légèrement accéléré à 4,6% en dépit des troubles politiques. En 2020, du fait de la pandémie COVID-19, le pays pourrait enregistrer une contraction de son PIB de 1,5% puis une reprise de la croissance en 2021 de 3%. À moyen terme, le FMI table sur une dynamique de croissance autour de 5% en moyenne par an, portée par une reprise des dépenses d’investissements publics dans les infrastructures routières et énergétiques, notamment avec la conclusion des travaux de construction de la route Buba-Catio, la construction d’infrastructures et de la ligne d’interconnexion pour le transport d’énergie à partir des centrales hydroélectriques internationales Kaleta et Sambangalou dans le cadre du projet d’énergie de l’OMVG. Néanmoins, parmi les risques majeurs pesant sur la prévision de croissance, figurent le retournement important et durable des prix de la noix de cajou et la persistance de l’instabilité politique. La Guinée Bissau bénéficie de la stabilité monétaire que lui confère son appartenance à la zone UEMOA (rejointe en 1997). Le pays enregistre un taux d’inflation faible de 0,2% en 2019 (1,1% attendu en 2020).
