Porté à la tête de l’Union africaine ce week-end à Addis-Abeba à l’occasion du Sommet ordinaire de cette l’instance africaine, le Président Mohamed Ould GAZOUANI s’est dit profondément reconnaissant mais aussi conscient de l’ampleur des responsabilités. Son accession à la tête de l’Union africaine intervient dans un contexte géopolitique difficile marqué par de nombreuses crises, que ce soit la guerre civile soudanaise, les violences à la frontière RDC-Rwanda, les tensions Éthiopie-Somalie, la décision du Niger, du Mali et du Burkina Faso de quitter la Cédéao… Et en interne, la tenue de la présidentielle prévue en juin 2024. Les défis sont nombreux, les enjeux cruciaux pour un mandat qui ne sera pas de tout repos.
Il s’est dit profondément reconnaissant et honoré par cette distinction, mais pleinement conscient de l’ampleur des responsabilités qui en découlent, en particulier, dans un contexte pernicieusement atomisé, de plus en plus difficile, que traverse, non seulement, le continent africain, mais également le monde entier. Les premiers mots du nouveau président en exercice de l’Union sont choisis minutieusement en fonction des défis de l’Organisation panafricaine au regard du contexte car son arrivée intervient après de longs mois d’incertitude dus au clivage opposant l’Algérie et le Maroc.
Les deux pays s’étaient déclarés candidats et leur rivalité avait créé un blocage pendant plus d’un an. Vue comme un candidat neutre la Mauritanie avait été approchée pour postuler et débloquer la situation. Cette présidence sera-t-elle enfin celle de la réconciliation ? Quoiqu’il en soit, Nouakchott doit tout mettre en oeuvre d’autant plus qu’en interne, le pays se prépare pour la présidentielle de juin 2024. Au ministère Mauritanien des Affaires étrangères l’optimisme règne.
Nouakchott est considéré comme, l’un des rares Etat ayant de bonnes relations en Afrique avec tous les pays africains, un exemple de stabilité, avec une expérience dans la lutte contre le terrorisme et une absence de déstabilisations politiques. Une expertise que le président Mohamed Ould Gazouani doit mettre au service des pays du Sahel jusqu’ici suspendue de l’institution. Le Mali, le Niger, le Burkina Faso avec tous ces coups de révolution aux côtés d’autres pays comme la Guinée ou encore le Gabon. L’approche de l’Union Africaine sera-t-elle différente sous l’ère du président Mauritanien, l’instance africaine s’ouvrira-t-elle enfin aux pays en transition pour les accompagner ?
Difficile pour l’heure de répondre à l’affirmative. Autre défis de poids et pas des moindres, le contexte sécuritaires qui prévaut dans plusieurs pays africains. À l’Est de la République démocratique du Congo, le conflit ouvert au Soudan, les tensions entre l’Éthiopie et la Somalie, la menace terroriste dans le Sahel la liste est loin d’être exhaustive. Pour finir, le continent africain parlera-t-il enfin avec unanimité sur la scène internationale, quelles positions adoptera-t-elle face aux enjeux géopolitiques Mondiaux, au Moyen-Orient avec le génocide perpétré par Israël, l’opération spéciale militaire russe en ukraine où Moscou est attaqué par l’Otan ? Il est évident que Le mandat de la Mauritanie ne sera pas de tout repos.