Le Zimbabwe a lancé, le lundi 8 mai, une monnaie numérique adossée à l’or pour tenter de réduire la volatilité de sa monnaie fiduciaire et de freiner l’hyperinflation qui étrangle l’économie du pays.
L’annonce a été faite par la banque centrale Reserve Bank of Zimbabwe (RBZ). Producteur d’or, le Zimbabwe introduit une monnaie numérique adossée au cours de ce métal. Le lancement vise à stabiliser le système financier de ce pays, ravagé par l’hyperinflation. Les jetons numériques seront utilisés à la fois comme moyen de paiement et comme réserve de valeur.
De manière opérationnelle, chaque jeton numérique est adossé à 1 gramme d’or. Pour les particuliers, le coût minimum des jetons achetés devrait être équivalent à 10 dollars américains, et 5.000 dollars américains pour les entreprises.
La Reserve Bank of Zimbabwe a également précisé que les jetons numériques adossés à l’or, qui devraient être détenus dans les portefeuilles électroniques ou dans des cartes e-gold, seront négociables et capables de faciliter les transactions et les règlements de personne à personne (P2P) et de personne à entreprise (P2B). Cela signifie que ces jetons seront utilisés à la fois comme moyen de paiement et comme réserve de valeur.
La RBZ précise que « L’émission de jetons numériques adossés à l’or vise à étendre les instruments de préservation de la valeur disponibles dans l’économie », ainsi que stabiliser les instruments d’investissement.
Les jetons numériques adossés à l’or devaient ainsi permettre aux citoyens de se protéger contre la forte volatilité actuelle du taux de change. La monnaie fiduciaire zimbabwéenne a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année en cours, pour atteindre environ 2 200 dollars zimbabwéens pour un dollar américain sur le marché parallèle. Le taux officiel a été, quant à lui, fixé à environ 1 000 dollars zimbabwéens pour un dollar américain.
Le Zimbabwe traverse une grave crise économique depuis le début des années 2000, après la réforme agraire de l’ex-président Robert Mugabe, qui a voulu faire justice aux populations noires, victimes d’une ségrégation raciale. Toutes les terres appartenaient aux fermiers blancs. L’expropriation des fermiers blancs avait alors découragé les investissements étrangers et fait chuter lourdement les exportations.