Le 8 février à Abuja, au Nigéria, s’est tenue une session extraordinaire du conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO. Objectif, discuter des notifications de retrait officielles des pays de l’AES. Cette session a été convoquée en urgence par Yusuf Maitama TUGGAR, ministre des Affaires étrangères de la République fédérale du Nigeria et président en exercice du Conseil pour juger des conséquences du retrait des trois pays de l’instance.
Après examination des notifications de retrait et des raisons évoquées par le Mali, le Burkina Faso et le Niger notamment l’éloignement de la CEDEAO de la vision des pères fondateurs, l’ingérence des puissances étrangères dans la gestion de l’instance, la Commission estime que ces raisons sont totalement infondées.
Pour elle, « les raisons avancées par les trois États membres pour justifier leur retrait ne constituent que de la poudre aux yeux, cachant la véritable raison qui est leur intention de ne pas remplir leurs obligations au titre du traité et du protocole. En particulier, ils n’ont nullement l’intention de renoncer, dans un futur proche, au pouvoir politique qu’ils ont obtenu par des voies non constitutionnelles. » C’est dire que la CEDEAO estime que les pays de l’AES que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger ne devrait en aucun cas se plaindre des différentes sanctions imposées, car elle estime avoir allégé certaines d’elles à la suite du récent sommet des chefs d’Etats en décembre dernier.
Un discours pour une première part froid et non négociateur, qui devient très vite un discours de conciliant lorsqu’à la fin de la séance, les ministres appellent à la médiation des nations unies, de l’Union africaine, des organisations internationales, des chefs traditionnels et religieux pour convaincre les pays de l’AES à rester au sein de la CEDEAO. Finalement, comment comprendre cette attitude balbutiante de la CEDEAO envers l’AES? Au final, tout porte à croire que le retrait définitif de ces pays pourrait coûter cher à l’organisation Ouest-africaine.