Près de 8.200.000 électeurs étaient attendus aux urnes le 6 mai 2024, aux fins de choisir un Président de la République. Marque qui signerait la fin de la transition entamée depuis trois ans. L’élection s’étant déroulé après une période de campagne électorale de trois semaines ayant permis aux dix candidats de présenter leurs programmes et de s’entretenir avec le peuple de façon libre et calme, fort est de constater que le Tchad a remporté le pari d’un scrutin libre, juste et transparent. Ce qui n’était pas prêté au gouvernement comme intention dans l’organisation de ces élections décrites à l’avance comme « jouées d’avance ».
La population tchadienne semble avoir placé dans ce scrutin, un vaste espoir pour l’avenir du Tchad, loin des armes, loin des règlements de comptes, loin de l’injustice. C’est dire que la maturité de ce peuple a su atteindre le seuil réclamé. Selon les témoignages reçus, les bureaux de votes étaient ouverts et refermés aux heures indiquées comprises entre 7h et 18h, le matériel électoral a été acheminé en quantité suffisante et sans dysfonctionnement.
Un scrutin sans grand incident, partant des dépôts de candidatures au vote le jour dit. Le Président Mahamat Idriss Deby et son Premier Ministre, cohabitant au pouvoir, étaient pourtant rivaux lors de ce scrutin présidentiel, aux grands enjeux finalement pour le peuple tchadien et l’avenir politique du pays. ONG, médias, observateurs internationaux, scrutateurs, jamais de manière aussi unanime ont manqué de critique sur le processus, le respect des droits ou encore l’absence de violence et la transparence lors d’un scrutin présidentiel dans un pays qui a pourtant failli le bord de la crise.
Une organisation calme et paisible qui pourrait peut-être découler d’un accord, aussi bien entre les acteurs politiques, qu’entre les ingérences étrangères habituelles. Toujours est-il que ce que l’histoire retient de cette élection, c’est la volonté du peuple tchadien d’aller s’exprimer, l’espoir déposé en ce scrutin et le pari d’un calme possible sous le magistère de Mahamat Idriss Deby. Le dépouillement ayant débuté le mardi 7 mai, place déjà en duel le général Idriss Déby et le Président du Parti Les Transformateurs, par ailleurs Premier Ministre de la Transition.
L’issue de ce scrutin permettra de légitimer par les Urnes, soit le Général Deby Itno ayant pris le pouvoir en 2021, sous les contestations, soit le Premier Ministre Masra ayant été vomi par ses sympathisants après ses accords avec le gouvernement qui avaient fait de lui le chef du Gouvernement de la transition au lendemain de manifestations réprimées. Deux hommes, à l’aura incontestable pour un seul fauteuil ! Le vainqueur de ce scrutin, écrira sans aucun doute, l’histoire d’un Tchad nouveau sorti de transition après l’assassinat du Maréchal Idriss Deby Itno en 2021.