
Une rencontre très remarquée s’est tenue aujourd’hui à Ouagadougou entre l’ancien président sud-africain, Jacob Zuma, et le président burkinabè, le Capitaine Ibrahim Traoré. Au-delà des poignées de main chaleureuses, l’entretien a donné lieu à une dénonciation virulente des « puissances coloniales ». Jacob Zuma a appelé l’Afrique à reprendre le contrôle de son destin, affirmant que le continent restait sous un « contrôle indirect ». La visite est perçue comme un soutien politique fort au régime de Traoré. Les détails dans ce reportage.
C’est un allié de poids que le président burkinabè, Ibrahim Traoré, a accueilli ce lundi à Ouagadougou. L’ancien chef d’État sud-africain, Jacob Zuma, était reçu au palais présidentiel pour des échanges qui se sont rapidement concentrés sur un thème central : la souveraineté du continent.
Des images ont montré le président Traoré accueillir chaleureusement Jacob Zuma avant de s’entretenir longuement. À l’issue de la rencontre, le ton était donné. Jacob Zuma a affirmé devant la presse que la discussion portait uniquement « sur ce continent, l’Afrique ».
Il a ensuite accusé sans détour les « puissances coloniales » de maintenir, des décennies après les indépendances, un « contrôle indirect sur l’Afrique ». Pour l’ancien président, cette situation est intolérable.
[Insérer Son de Zuma]
Zuma a lancé un appel vibrant à la fin de cette période de dépendance : « Cette période doit prendre fin. Nous devrions gérer nos propres affaires. » Une déclaration qui résonne particulièrement au Burkina Faso, où le président Traoré a fait de la lutte contre l’influence étrangère un pilier de son pouvoir.
D’ailleurs, l’ancien président sud-africain n’a pas tari d’éloges pour son hôte. Il a salué le leadership du dirigeant burkinabè, affirmant qu’Ibrahim Traoré « représente quelque chose en Afrique dont l’Afrique se souviendra toujours ». Fait notable : Zuma a refusé de qualifier la rupture du Burkina Faso avec l’ancienne influence coloniale de simple « coup d’État », légitimant ainsi la démarche du pouvoir en place.
Cette visite et ce soutien politique de haut niveau confirment l’alignement d’une partie de la vieille garde panafricaniste sur les aspirations des nouvelles générations de dirigeants militaires en Afrique de l’Ouest.