22 décembre 2024, 8:39 am

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Réponse aux pandémies : l’Afrique doit peser dans les discussions

Alors que l’Organisation mondiale de la santé tente de mettre en place un dispositif mondial de riposte aux pandémies, il est crucial que l’Afrique, parlant d’une seule voix, prenne part au débat et ne soit pas laissée à l’écart. Mais le continent a aussi la responsabilité d’améliorer, collectivement, ses systèmes de santé.

L’Afrique n’est pas étrangère à la charge disproportionnée des catastrophes sanitaires mondiales, à l’accès inéquitable aux ressources à la technologie et à la représentation inégale sur la scène mondiale. Cela est encore apparu très clairement avec le Covid-19. En réponse, et en tant qu’États membres de l’OMS, les États africains ont dernièrement intensifié leur travail sur les problèmes d’équité avec une voix unifiée.

Les États membres de l’OMS sont en train de négocier actuellement un instrument international et juridiquement contraignant sur la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies. Il est crucial que les États africains continuent de s’exprimer d’une voix forte et collective pour s’assurer que cet accord inclue tous les éléments qui sont importants pour eux. Il est essentiel d’avoir accès aux ressources financières et technologiques nécessaires pour renforcer la capacité des pays africains à empêcher les épidémies de devenir des pandémies, notamment par la mise en place de systèmes de santé locaux, de réseaux de surveillance et d’un personnel de santé publique.

Le renforcement des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), une initiative dirigée par l’Union africaine, et leur élévation au rang d’organe autonome sont essentiels pour améliorer l’architecture de la préparation et de la réponse aux pandémies sur tout le continent. Pour aller plus loin, nous devons aussi garder cette voix forte et unifiée sur le renforcement des capacités et de la résilience des systèmes de santé publique de nos pays.

C’est particulièrement important pour prévenir les futures épidémies de maladies infectieuses mortelles, les détecter et y répondre. L’Afrique n’a pas seulement une charge disproportionnée de maladies et d’urgences sanitaires, mais le continent a aussi une charge disproportionnée d’inégalités. Vingt-trois des vingt-sept pays à faible revenu du monde se trouvent en Afrique. Notre capacité collective à prévenir une urgence de santé publique catastrophique dépend des capacités de chaque pays, car chacun dépend des actions des autres.

Ce que nous exigeons des négociations en cours pour le traité sur les pandémies, c’est la capacité de répondre nous-mêmes, les Africains et les Africaines, aux urgences de santé publique et la capacité à prévenir la propagation des épidémies de maladies infectieuses. Pendant la pandémie de Covid-19, nos pays ont été soumis à d’énormes disparités concernant l’accès aux vaccins, à l’oxygène, aux médicaments, aux équipements de protection individuelle et aux autres biens de santé nécessaires pour réagir de manière appropriée.

Nous devons utiliser le processus de négociation du traité pour garantir que nos pays soient en mesure d’accéder facilement aux biens publics mondiaux en cas d’urgence. Plus important encore, nous devons obtenir ce qui est nécessaire pour développer des technologies, construire des capacités de fabrication, établir des chaînes d’approvisionnement et obtenir un financement fiable et durable. L’équité ne concerne pas seulement l’accès aux ressources, mais aussi le fait d’avoir la voix au chapitre sur la manière dont ces ressources sont allouées et utilisées. Pour cela, le fonds d’intermédiaire financier (FIF) de la Banque mondiale pour la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies, qui sera lancé à l’automne 2022, doit représenter de manière appropriée toutes les nations. Les approches verticales qui divisent le monde en « donateurs » et « bénéficiaires » sont dépassées et doivent être remplacées par un modèle de partenariat qui donne à tous les pays la possibilité de participer et d’être entendus.

Un instrument international et juridiquement contraignant sur la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies atteindra ses objectifs si les États membres de l’OMS sont responsables de la réalisation de ce qu’ils ont convenu en termes de prévention, de préparation, de réponse et de questions d’équité plus larges. L’Afrique est le plus grand bloc de votes au monde. Le continent a une voix puissante, et il doit continuer à la faire entendre pour s’assurer que ce qui est important pour nos nations fasse partie de l’instrument juridiquement contraignant sur la pandémie en cours de négociation.

Puisque que le Comité régional de l’OMS pour l’Afrique se réunit à partir du 22 août prochain, en tant que membre du Club de Madrid, le plus grand forum mondial d’anciens présidents et Premiers ministres démocratiques et fervent défenseur du multilatéralisme et de la coopération mondiale, nous demandons que l’Afrique saisisse cette occasion pour exprimer clairement ce que cet instrument juridique exigera pour répondre aux besoins du continent africain.

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