L’Afrique du Sud a investi mercredi 3 juillet un nouveau gouvernement inédit composé de plus de trente ministres et incluant, pour la première fois en trente ans de démocratie, des représentant issus de partis politiques de l’opposition.
En Afrique du Sud, Quelque 32 ministres et 43 ministres délégués, dont 32 femmes au total, ont prêté serment lors d’une cérémonie de plusieurs heures tenue au Cap et retransmise à la télévision.
Ils ont tour à tour juré en levant la main droite d’être « fidèles à la démocratie », devant le président de la Cour constitutionnelle et en présence du président Cyril Ramaphosa. Le vice-président sortant Paul Mashatile, reconduit, a également été investi.
Pour la première fois depuis la fin de l’apartheid, le Congrès national africain (ANC), qui a régné seul pendant trente ans, a été contraint de partager le pouvoir. Ayant obtenu seulement 40 % des voix aux législatives, le parti historique a perdu sa majorité absolue au Parlement.
Six ministères sont désormais aux mains de l’Alliance démocratique (DA, centre libéral), qui était jusqu’ici le premier parti d’opposition très critique vis-à-vis de l’ANC notamment pour son incapacité à relever l’économie et à contenir la corruption.
Le parti a notamment obtenu l’Environnement, l’Intérieur et les Travaux publics. Son chef, John Steenhuisen, 48 ans, a été nommé ministre de l’Agriculture. Six autres ministères ont été répartis entre cinq petits partis. L’ANC conserve vingt postes dont les Finances, l’Énergie, les Affaires étrangères, la Défense, le Commerce ou encore les Transports.
La composition inédite du nouveau gouvernement, annoncée par M. Ramaphosa dimanche, déplaçant le curseur politique vers le centre-droit, est le résultat d’un mois d’âpres négociations entre l’ANC et le parti démocratique alliance.