La FIFA a assoupli les règles présidant au changement de nationalité sportive pour les joueurs binationaux. Ces derniers pourront désormais, sous certaines conditions, changer de nationalité sportive même après avoir disputé un match officiel avec une sélection donnée.
La FIFA fait évoluer les conditions de changement de nationalité sportive pour les joueurs binationaux. Réuni la semaine dernière en vidéoconférence, le 70eme Congrès de l’instance internationale a voté un amendement assouplissant son règlement en la matière. Selon la nouvelle disposition, une sélection pour un match officiel avec l’équipe A d’un pays donné ne sera plus forcément un obstacle à une sélection avec celle d’un autre pays. Un changement de nationalité sportive est possible pour les seniors, à quatre conditions :
– avoir joué moins de trois matchs avec sa première sélection ;
– être âgé de moins de 21 ans lors de ces premières apparitions internationales ;
– ne plus avoir été appelé en sélection depuis au moins trois ans ;
– ne pas avoir disputé de phase finale d’une Coupe du monde ou d’un tournoi continental (Euro, CAN, etc.) avec la sélection en question.
Il ne s’agit là que d’une nouvelle étape dans le sens d’une plus grande liberté de choix pour les binationaux. En juin 2009, le Congrès de la FIFA, réuni à Nassau (Bahamas), avait déjà voté l’abolition de la limite d’âge pour changer de maillot national. Alors que jusqu’à cet amendement « Nassau », un joueur qui avait évolué dans les sélections de jeunes d’un pays ne pouvait opter pour la sélection A d’un autre pays qu’avant ses 21 ans. Porté par le président de la Fédération algérienne de football d’alors, Mohamed Raouraoua, ce premier assouplissement s’était traduit par un important afflux dans les sélections africaines de joueurs nés en Europe et non retenus par leur pays de naissance.
Lors du Mondial 2010, l’équipe d’Algérie comptait ainsi 18 joueurs nés en France sur 23, dont plusieurs avaient déjà joué avec les Bleus dans les sélections de jeunes. Mais il restait alors interdit de jouer pour deux sélections A en match officiel. Cette hypothèque est désormais levée, à certaines conditions assez restrictives. Quels effets en attendre ? Défendu par le président de la Fédération marocaine de football, ce nouveau règlement va ouvrir les portes à Munir El Haddadi, qui pourrait donner son nom à cet amendement du règlement. Appelé à une reprise par l’Espagne en 2014 pour 13 petites minutes de jeu, l’ailier formé au FC Barcelone avait depuis introduit divers recours afin de pouvoir porter les couleurs du Maroc. Sans succès jusqu’alors.
Cet assouplissement du règlement devrait ôter aux Fédérations européennes la tentation de « bloquer » les jeunes binationaux les plus prometteurs en les convoquant précocement. Mais il ne calmera sans doute pas les débats récurrents et plus ou moins fondés sur la supposée double allégeance des joueurs binationaux en question.