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CAMEROUN- MAGISTRAL : DJEUKAM TCHAMENI DONNE DES LEÇONS A MAURICE KAMTO

DJEUKAM TCHAMENI est Militant et homme politique camerounais, Il fait partie de la génération des jeunes panafricanistes.  Qui, dans les années 1979, créent à l’Université de Yaoundé le club d’étude et de réflexion sur la culture africaine (Cerca) Opposant au régime de Paul Biya dans les années 1990, il milite aux côtés des Anicet Ekane, Yondo Black.  Auteur de plusieurs plaintes contre Paul Biya – notamment en Belgique – il a été arrêté et interrogé plusieurs fois par la police camerounaise. Dans une publication parvenue à notre rédaction, il critique violemment les méthodes du MRC. Victimes de plusieurs attaques vicieuses la part des cybers activistes à la solde de Kamto il donne des leçons politiques au président du MRC en 10 points. Il a décidé de ne plus se taire.

DJEUKAM TCHAMENI est victime de  ces dernières années de plusieurs attaques. La plus fréquente était : « Président Tchameni, il ne faut pas répondre aux talibans. On connait vous fait d’armes et des néo-opposants ne peuvent même pas égratigner votre crédibilité ». Ce à quoi je répondais systématiquement : «il ne faut jamais laisser un mensonge avoir le monopole de la parole ».

L’autre réaction était la suivante : « ces gens qui vous attaquent sont des no-names. Ils ne représentent pas la ligne officielle du MRC ». Ceci était vrai il y a longtemps, mais il y a 3 mois, Dzongang ancien membre du comité central du RDPC et conseiller stratégique de Kamto est monté au créneau. Dans une interview accordée à la radio Balafon, il a pris à partie les 20 leaders politiques et 30 leaders d’associations du C3 qui sont allés rendre visite au très respecté Fo’o Sokoudjou a Bamenjou, les accusant d’être des « traitres et des vendus ». J’ai personnellement contacté des leaders du MRC pour me plaindre de cette sortie bouffonne. Ils m’ont donné une réponse  toute aussi bouffonne que renversante : « Au moment où Dzongang faisait sa déclaration, il n’était pas encore membre du MRC ». J’ai compris alors que le silence de Kamto était un silence de commanditaire. La sortie récente de Penda Ekoka contre moi confirme bien cette présomption. « Qui ne dit rien, consent ».

La troisième réaction tout aussi généreuse que les deux premières est formulée comme suit : « il faut taire les querelles de leadership et se concentrer sur l’essentiel qui est le changement ». Je suis d’accord avec mes amis qui le disent. Depuis 30 ans, j’ai démontré ma capacité à travailler dans des coalitions et alliances comprenant de nombreuses organisations aux idéologies différentes : Coordination, ARC-CNS, Union pour le Changement, Front des Forces Alternatives, etc… et plus récemment le Cadre Citoyen de Concertation (C3) dans lequel plus de 80 leaders et personnalités se concertent depuis 6 mois dans le respect mutuel et l’acception des différences.

Querelle de personnes ? Malgré les apparences trompeuses, il n’en n’est rien. En tout cas à mon niveau, je ne suis nullement motivé par une telle bassesse. Mais si on s’en tient aux propos des cyberactivistes de Kamto, leurs attaques participent de la défense naturelle de leur chef qui est attaqué par un jaloux, un has been, qui ne supporte pas la popularité de leur leader et qui lui envie sa place. Pourquoi serais-je jaloux de quelqu’un qui n’a ni le pouvoir de m’aider, ni la capacite à me nuire ? Ce qu’ils n’arrivent pas à expliquer est que je ne sois  « jaloux » d’aucun autre leader et qu’aucun leader n’envoie ses militants m’attaquer vicieusement. Il existe quand même 300 partis politiques au Cameroun. Pourquoi il n’y a que le MRC qui m’attaque et pourquoi il n’y a que le MRC qui attaque tous les leaders de l’opposition les accusant systématiquement d’être des « traitres » ? Au fait que cache la campagne de désinformation de la meute pro-Kamto ?

Je puis vous assurer que je n’ai aucune récrimination d’ordre personnelle contre Kamto. Je l’ai soutenu lors de la présidentielle et je n’ai cessé de communiquer avec lui pour trouver des espaces de collaboration. Il connait mes positions politiques et je connais les siennes. Nous connaissons nos différences d’ordre idéologique, stratégique et tactique. Nous n’hésitons pas à les évoquer cordialement chaque fois que nous nous rencontrons. Pourquoi donc cette animosité publique qui contraste tant avec la cordialité en privé ?

eh bien parce qu’il ne s’agit pas d’une querelle personnelle mais bel et bien d’une bataille politique, d’un conflit idéologique entre deux courants de pensée qui s’opposent sur des questions idéologiques, stratégiques, tactiques et opératoires.

Nous devons débattre de manière démocratique de nos différences. Le débat contradictoire ne fragilise pas l’opposition mais la renforce. Même des militaires sur le front discutent des différentes options tactiques. L’opposition se doit de prêcher par l’exemple. Nous devons cultiver la culture du pluralisme en notre sein et montrer notre capacite à nous concerter respectueusement. Soyons cohérents avec nous-mêmes. Nous n’aurons jamais la moindre crédibilité si nous reprochons a Biya de ne pas dialoguer avec nous quand nous sommes incapables de nous parler entre nous.

J’invite donc solennellement le professeur Kamto a un débat télévisé sur les 10 points ci-dessous. Cette invitation s’étend naturellement à tous les leaders politiques et associatifs qui souhaiteraient y participer. J’invite les médias à accompagner ce jeu démocratique dont ils sont les hérauts.

Différences idéologiques : Libéralisme ou socialisme kémite

1- est ce que le libéralisme même avec un vernis social a aidé un seul pays africain a s’en sortir ? si oui, peut-on le citer ?

Différences stratégiques : Alternance ou Alternative

2- Est-ce que l’on lutte pour changer l’individu Biya et le remplacer par quelqu’un plus « gentil » mais qui  a les mêmes pouvoirs excessifs (alternance) ou bien voulons-nous et réduire les pouvoirs du président (alternative)

Voulons-nous  juste changer la FORME centralisée de l’Etat ou sommes -nous déterminés à en démanteler la NATURE néocoloniale ?

Différences tactiques :

· Messianisme politique ou éducation politique des masses

3- est que nous devons présenter au peuple les leaders politiques comme des messies à suivre aveuglement ou bien doit-on éduquer le peuple et lui donner un esprit critique et des outils d’analyse  pour faire des choix en toute connaissance de cause ?

· Pensée unique ou opposition plurielle

4- Est-ce que la pensée unique doit régner dans l’opposition ou bien est-ce une bonne chose d’encourager les différents courants de pensée et de promouvoir le débat contradictoire et respectueux entre ces courants ?

· Parti dominant ou coalition égalitaire

5- Est-ce que toutes les forces du changement doivent se mettre DERRIERE un parti et son leader ou bien est-il souhaitable de créer une large coalition de partis, associations et personnalités qui œuvrent sur une plateforme commune malgré leurs différences ?

· Président élu ou Transition politique

6- est ce que l’on doit continuer à prétendre qu’il existe un président élu malgré  la mauvaise loi électorale ou bien doit on lutter ensemble pour une Transition politique qui se terminera par  des élections libres et justes.

· Premier leader de l’opposition ou premier président démocratiquement élu

7- Vaut-il mieux être le premier leader de l’opposition sous Biya ou être le premier président démocratiquement élu après la transition ?

Modes opératoires :

· Irresponsabilité hypocrite ou responsabilité transparente

8- Est-ce qu’un bon leader est un irresponsable partiel qui n’assume pas certaines de ses positions, déléguant les sales besognes ou bien est-ce qu’un leader révolutionnaire doit assumer l’entière responsabilité de ses actes et de ceux qui agissent sous ses instructions ?

· Manipuler les bas instincts du peuple ou éveiller ses nobles sentiments

9- Est-ce qu’un bon leader manipule les frustrations, l’ignorance et  les sentiments primaires des populations (repli identitaire, paresse intellectuelle, cupidité,..) pour satisfaire ses intérêts égoïstes ou bien est ce qu’il prend le temps de former politiquement les masses et d’éveiller en son sein les plus nobles de sentiments : le respect mutuel, l’amour pour la connaissance, l’unité nationale, la grandeur de l’Afrique, la justice et la paix dans le monde, etc…

· Révisionnisme historique ou connaissance du passé

10- est-ce que nous devons enseigner aux nouvelles générations que les luttes antérieures ont toutes échouées et que les leaders de ces luttes sont des vendus ou bien est-il possible d’user des acquis des luttes antérieures et apprendre des erreurs du passé pour mieux réussir aujourd’hui et demain ?

Après 30 ans d’échecs, nous devons à ce peuple qui a cru en nous et s’est sacrifié sans compter des excuses ou du moins une autocritique. Mais avant cela, un débat s’impose.

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