Une cargaison de 7000 tonnes de riz placée sous scellés au magasin 09 du port de Douala voici une douzaine d’années par un comité interministériel car contaminée au mercure et déclarée impropre à la consommation humaine et animale sera curieusement remise sur les marchés du pays.
Cette cargaison était vouée à la destruction par incinération exclusivement et non, par enfouissement de crainte de contaminer la nappe phréatique, aux frais de l’importateur conformément aux textes et règlements internationaux. Une décision qui fait suite aux résultats d’analyses contradictoires de 03 laboratoires spécialisés. En fin d’année 2023 c’est à dire 11 ans après, cette cargaison empoisonnée est frauduleusement sortie du port de Douala suite à une vente aux enchères des douanes camerounaises, en faveur d’un parlementaire dans le cadre d’un deal, selon certaines indiscrétions.
Il faut retenir que la manipulation et le transfert de ce produit extrêmement dangereux devait se faire encadrer par les services techniques du minader, du minepia, du ministère de l’environnement, de la semil, de la dst, de la dgre et bien sûr des fmo représentées par la police et la gendarmerie ce qui fatalement est loin d’être le cas. Seuls les responsables de la douane et l’homme d’affaires savent comment ça s’est passé entre copains et coquins. Pire, l’objectif de la vente aux enchères était officiellement d’aller transformer contrairement aux recommandations du comité techniques, la cargaison de riz en compost dans une unité industrielle prétendument installée dans la région du Sud-Ouest.
Un leurre lorsqu’on se rappelle que les camions en charge de transporter ce poison lent n’ont jamais traversé le fleuve moungo car soumis officiellement à une escorte conjointe avec en amont des dispositions administratives à prendre par les services du gouverneur de la région d’accueil tenus à sécuriser le lieu de stockage.
Contrairement à la destination qui se révèle être un grotesque mensonge de circonstance, ladite cargaison a finalement pris sans escorte au-delà du périmètre portuaire les destinations de Yaoundé, de Bafoussam, du septentrion et bien sûr des magasins clandestins dans certains quartiers réputés difficiles de Douala.
Et du coup, retrouver ce poison lent se révélera désormais très difficile et ardue pendant que les pauvres Camerounais sont d’ores et déjà exposés au développement exponentiel des tumeurs cancéreuses au nom du lucre et en faveur de la corruption systémique qui gangrène notre pays. La question est de savoir comment en sommes-nous arrivés là ?