C’était un 4 novembre 1982 à 20h. Les camerounais, comme à l’accoutumée était devant leurs postes récepteur dans l’attente du journal du soir. Des auditeurs qui seront surpris dans un premier temps par un fait inhabituel, L’hymne national du Cameroun en ouverture du grand format de l’information sur les ondes du poste nationale.
Après l’exécution de ce chant patriotique, le président de la République unie du Cameroun, AMADOU AHIDJO de retour au pays après un bref séjour en France, dans une allocution d’un ton martial, annonce dans détour sa démission de la fonction présidentielle. Ce natif de Nassaroa en 1924, près de Garoua dans la région du Nord avait alors 58 ans . » Le Louis XI d’Etoundi » comme il était trivialement appelé, laisse entendre par la suite que cette décision prend effet dans deux jours , c’est à dire le 06 novembre 1982 à 10 heures. C’est un séisme d’une magnitude indétectable qui s’abat sur le Cameroun. En quelques secondes, le pays est gagné par l’incertitude et le doute, ce d’autant aucun contrainte manifeste ou latente ne pouvait être invoqué pour expliquer cette décision. Pourtant dans l’antichambre du pouvoir, l’extraordinaire scénario de cette démission avait été échafaudé sous le regard de Germain AHIDJO, premier dame du Cameroun de l’époque. Quelques années après cette démission donc on commémore l’an 39, le président AHIDJO exilé au Sénégal, sera foudroyé par une crise cardiaque le 30 novembre 1989. Une triste fin pour un homme d’État qui aura régner sa partage sur le Cameroun pendant 22 ans.