Les populations riveraines des grands projets de Batsenga réfléchissent sur la sécurisation de leur espace vital. Réunis ce 17 novembre à Yaoundé et face à la presse, les chefs traditionnels représentants des populations exigent la rétrocession de leurs terres. soit 3972 hectares sur les 4445 hectares. Un espace vital des communautés accaparées par des sociétés Agro industrielle et certains grands projets structurants. Les tensions intra et inter communautaires déjà perceptibles pourront dégénérer en crise voir affrontements ouverts. Les populations sont déjà exaspérées par les abus de ces sociétés agro industrielles. Les terres achetées le sont pour la plupart par une élite gloutonne qui ne se soucie guère des populations.
Les arrondissements de batsenga et de lokoundjé situés respectivement dans les régions du centre et du sud du pays sont marqués par une très forte concentration des projets dits structurants dont le barrage hydroélectrique de natchigal et le développement des agro industries tels que Hevecam et PHP. Des initiatives développées sur des vastes étendues de terres au détriment des besoins fonciers des populations locales, ces populations locales qui sont confrontées depuis de longues années à un rétrécissement continu de leur espace vital, au point où si rien n’est fait, les tensions intra et inter communautaires déjà perceptibles pourront dégénérer en crise voir affrontements ouverts et composantes sociales des localités sus citées.
Il faut noter que les espaces vitaux de ces communautés ont été accaparées par la société Agro industrielle d’hévéa et de palmier à huile d’Hevecam .Les préoccupations foncières des communautés riveraines de cette zone ,portent essentiellement sur l’opacité dans la gestion d’environ 801 hectares pour la région du Centre et exploitées par la défunte société camerounaise de tabac (STC)…
Il s’agit donc ici pour les riverains et chefs traditionnels d’engager des démarches inclusives et participative pour une gestion harmonieuse de leur terroir et ainsi engager ,la mobilisation des parties prenantes en vue d’une action de plaidoyer , la réalisation des cartes participatives géo-référencées aux chefs traditionnels ainsi qu’à la mairie de batsenga ,engager des actions de lobbying auprès des autorités administratives locales et des agros industries pour la rétrocession d’une partie de terres accaparées aux fins pratiques d’activités agro-pastorales ,le développement des activités agro-pastorales pour l’amélioration de l’alimentation des communautés des les sites d’interventions..
Il s’agira a l’issue du projet qui porte l’accompagnement des populations rurales impactées par les agro industries et les grands projets infrastructurels dans les arrondissements de batsenga et lokoundjé et conduit par Inades -formation Cameroun , de permettre aux populations riveraines de juguler de manière pacifique et durable ce problème lié à la nécessité d’une réserve foncière , orientée vers les activités de subsistance et socio-économique des riverains ,se heurtant à des blocages ,ouvrant ainsi la voie à d’éventuels soulèvements … L’épine dorsale des populations de batsenga reste la problématique de la défunte SEITA ( Société d’exploitation Industrielle de Tabacs et Allumettes) crée en 1950 et dont les conditions d’installations ont été discutées à l’Assemblée Représentative du Cameroun ,cette dernière devrait élaborer un cahier de charge avec les populations riveraines. SEITA, va passer aux mains des français après le départ des Allemands, puis aux mains des camerounais finalement sous la dénomination de la SCT (Société Camerounaise de Tabac). Des différentes mutations qui malheureusement pour les populations riveraines deviendront leur pire cauchemar, puisque les différentes dénominations de la société va aboutir à une cacophonie qui créera un flou dans la situation juridique des terres de Batsenga …
» Les gros ont pris nos terres et nous ne pouvons rien » s’exclame un chef représenta des populations ajoutant par la suite que porter la situation à l’attention de l’état » est un cri de sollicitude.. »
Il faut par ailleurs noter que plusieurs initiatives des membres de la communauté et leaders locaux visant à dénoncer cette situation alarmante, ont déjà été intentés à travers des procès divers dans les tribunaux, requêtes adressées aux autorités politiques et administratives, mais qui sont restées lettres mortes …
Selon les chefs traditionnels , les terres de la SEITA servaient aux populations jadis pour leurs cultures , aujourd’hui ils s’insurgent contre l’anarchie qui s’est installée dans la gestion de leurs terres , s’offusquent de la présence des projets qui dans le sens profond de leur implantation qui malheureusement n’a rien apporté au village batsenga ,faisant remarquer par ailleurs que les autochtones n’ont à ce jour plus de terre dans leur propre village ,les terres achetées le sont pour la plupart par une élite gloutonne qui ne se soucie guère des populations …