Quelle sera l’affiche de la prochaine présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire ? Selon les analystes, il est possible que les grands acteurs politiques tels que Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié ou encore le président actuel lui-même, Alassane Ouattara manquent à l’appel.
En effet, depuis quelques mois, la question sur la limite d’âge des candidats au scrutin présidentiel devient récurrente. Trois leaders occupent le devant la scène politique ivoirienne depuis plusieurs années. Il s’agit du président Alassane Ouattara (80 ans), Laurent Gbagbo (77 ans) et Henri Konan Bédié (88 ans). Cependant, ces derniers risquent ne pas participer aux prochaines élections présidentielles. Selon les informations, la question de la limitation d’âge devrait être soumise au parlement ivoirien en ce mois d’avril 2022.
Le plafond de 75 ans prévu dans la constitution de 2000 avait été supprimé à la faveur d’une réforme récente de la constitution sous l’égide du président actuel. Pour rappel, c’est le député et maire de Tiassalé, Antoine Assalé qui a relancé le débat par un post Facebook intitulé « l’âge de la retraite politique ». Dans ce court texte, il affirme qu’« à l’ouverture de la session parlementaire d’avril 2022 », il proposera de restaurer la limite d’âge pour les candidats à la présidentielle à 75 ans. Un appel qui semble avoir fait écho au regard des réactions au sein du gouvernement.
Un coup du pouvoir pour éliminer les vrais adversaires ?
De l’avis des analystes, cette loi a pour but d’éliminer de la course à la présidentielle ceux qui sont présentés comme les redoutables adversaires du président Alassane Ouattara, à l’instar de Laurent Gbagbo et Konan Bédié. En effet, si cette loi est adoptée, ces derniers ne pourront pas présenter leur candidature. Néanmoins, cette thèse est biaisée quand on sait que cette mesure s’appliquera automatiquement sur le président Alassane Ouattara lui-même.
Cependant, c’est une possibilité dans la mesure où le parti au pouvoir, RHDP pourrait présenter un candidat plus jeune et conserver ainsi le fauteuil présidentiel. Une faiblesse pour l’opposition ivoirienne aujourd’hui qui semble plus que divisée. Suivant cette orientation, les regards sont tournés vers Charles Blé Goudé ou encore Pascal Affi Nguessan. Mais sans l’unité de l’opposition, peuvent-ils faire face à la machine RHDP ?
Dans tous les cas, à l’évidence, quel que soit la mesure adoptée, elle sera à l’avantage du pouvoir en place. Si la loi est proposée aux deux chambres parlementaires, elle peut également être difficilement votée car l’organe est fortement dominé par le Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Ce qui explique d’ailleurs pourquoi cette loi qui était en vigueur avait été supprimée.