Le cyclone Freddy poursuit sa course mortelle dans l’océan Indien. On compte au moins 100 morts entre le Malawi et le Mozambique, selon un bilan communiqué lundi soir. Le cyclone qui était accompagné de vents violents et de pluies torrentielles s’est ensuite déplacé dans la nuit de dimanche à lundi vers le Malawi voisin, provoquant des inondations et d’importantes coulées de boue.
Les écoles du sud de ce pays, considéré comme le 3ᵉ le plus pauvre au monde, ont été fermées. La plupart des corps ont été retrouvés dans la région de Blantyre, capitale économique du Malawi. Dans le township de Chilobwe non loin, une quarantaine de maisons ont été balayées et leurs occupants ensevelis dans la boue. Les pluies n’ont pas cessé depuis, entravant le travail des secours. Le phénomène météorologique s’était formé au large de l’Australie, et avait atteint le stade de tempête début février. Alors baptisé Freddy, il sévit dans l’océan Indien depuis maintenant 35 jours. Il est passé au large de l’île française de la Réunion et de Maurice, y causant des dommages limités.
Plusieurs tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l’océan Indien pendant la saison cyclonique, entre novembre et avril. Le cyclone Freddy est considéré comme « hors norme » par les météorologues, notamment parce que son parcours dessine une boucle très rarement observée jusqu’ici. Il a fait au moins 100 morts au Malawi et au Mozambique, en revenant frapper l’Afrique australe qu’il avait déjà touchée deux semaines plus tôt. En passe d’être classé le cyclone le plus long jamais enregistré par les météorologues, Freddy avait déjà touché Madagascar et le Mozambique fin février.
Le bilan était alors de 17 morts, des milliers de déplacés et de maisons ravagées. De retour dans la région la semaine dernière en suivant une trajectoire en boucle inédite, il s’est d’abord abattu sur l’île de Madagascar pour la seconde fois en deux semaines, faisant 10 morts de plus. Puis il est revenu frapper le Mozambique ce samedi soir. Au moins quatre personnes sont mortes dans la province de Zambézie, mais le bilan devrait vraisemblablement grimper, les informations parvenant difficilement en raison de communications coupées avec les zones sinistrées.
La ville portuaire de Quelimane, à une quarantaine de km de l’endroit où le cyclone a touché terre, est encore largement isolée du reste du monde: routes, eau, électricité sont coupées par endroits. Et de nombreuses personnes sont portées disparues. La catastrophe semble avoir dépassé ce qu’on craignait en intensité.