Le syndicat national des débits de boissons et bars du Cameroun, (SYNDEBARCAM) multiplie les sorties afférantes depuis une semaine, avec à l’appui une proposition d’application de la hausse dès le 1er juin.
Les bars, les snacks et autres lieux de loisirs où l’on peut se procurer ci et là des boissons alcoolisées restent et demeurent des lieux d’attraction ou en matière de masse populaire, on ne saurait se plaindre de manque. Mais une autre préoccupation suscite l’inquiétude et les plaintes au sein de ces lieux de loisirs, c’est la difficulté de récupérer ses investissements, d’atteindre ses objectifs en tant que détenteur de débits de boissons. Celle-ci tire son essence de la spéculation et la raréfaction des produits brassicoles chez nombres de fournisseurs, distributeurs dans les grandes métropoles.
Sur le terrain, les principaux fournisseurs et distributeurs refusent catégoriquement de s’exprimer sur cet état de choses. Mais, lorsque nous observons à une grande distance, nous constatons que ces derniers font subir aux acheteurs (propriétaire, barmen…) Une hausse vertigineuse. Soit une hausse de 1000 frs CFA sur le prix initial. Poursuivant dans notre observation, le transport des différents produits brassicoles effectué par cinq distributeurs, n’est désormais effectué que par deux qui acceptent de poursuivre ce contrat couplés de caprices.
Le propriétaire (de débit de boissons) est contraint de dénicher un transporteur qui se chargera de jouer la courroie entre lui et son distributeur. Comment comprendre l’absence de régulation au sein d’un secteur aussi prisé ? Le 11 mai 2022, le SYNDEBARCAM, par le biais de son président, Hervé Nana a acheminé au Ministre du commerce un courrier, surtout une « lettre d’information » dans laquelle il énumérait maintes raisons qui pousseront les propriétaires des débits de boissons à la surenchère parmi lesquelles : difficultés d’approvisionnement auprès des fournisseurs, rareté des produits (…) Cherté de ceux disponibles.
Le syndicat s’appuie donc sur une loi, dans sa « lettre d’information », il s’agit de la loi n°2015/18 Régissant l’activité commerciale au Cameroun, à son titre 5/ Chapitre 1 Pratiques commerciales illicites Art 72 (1): Il est interdit de vendre un bien à un prix inférieur à son prix de revient effectif. Nous avons poussé plus loin en intégrant l’alinéa 2 de la même loi qui stipule que : (2) Le prix de revient effectif s’entend du prix d’achat unitaire figurant sur la facture, majoré des droits et taxes et, le cas échéant, des frais de transport. Ceci étant, il a proposé (le syndicat) une grille tarifaire qui permettrait selon lui à tous les acteurs du secteur de mieux vivre de leurs activités mais surtout de mieux entretenir leurs clientèles en rendant les lieux de loisirs plus attrayants et conviviaux. Mais dans cette lancée, que devient le consommateur ? Ne criera-t-il pas à la hausse ?