Depuis la flambée des prix de certaines denrées de premières nécessités dans les marchés, certaines familles ont du mal à joindre les deux bouts.
Il est bientôt 14h. Nous chez « ma’a Hélène », le 20 février. Les enfants et leur tuteur sont en plein commentaire sur la véranda. La mère quant à elle est concentrée sur son téléphone portable. 30 minutes plus tard, la benjamine va se diriger vers sa mère qui fredonne une chanson religieuse dont elle seule connait le titre. « Maman ! J’ai faim », dit la petite Henriette à sa mère. La maman quant à elle joue visiblement aux sourdes muets. La fillette ne s’en lasse pas. Son ventre gargouille. Elle va reprendre la même phrase. « Laisse-moi tranquille. Vous n’aviez pas vu votre oncle assis depuis là ? « Allez lui demander », lâche en colère subite la dame. L’homme sera touché par la phrase qui, selon lui, est mal placée. « C’’est quelle façon de répondre à l’enfant ? Si tu as quelque chasse à me dire ou demander, vas-y. Ne passe pas par les enfants. Je n’aime pas ce comportement », réplique l’oncle Isaac.
En réalité, depuis la matinée, aucune marmite n’est passée au feu dans la cuisine. L’homme de la maison et son épouse sont dépassés de la situation actuelle des prix de denrées alimentaires dans les marchés. « Tu pars au marché avec 5 000 frs CFA, la simple bouteille d’’huile suffit pour tous vider votre pore monnaie. C’est grave. Le riz, le savon, le sucre, le poisson. Tout est cher. Je suis dépassé », se lamente Hélène, mère de sept enfants. Elle n’est pas la seule ménagère qui vit cette situation. Dans d’autres foyers, c’est le même cas de figure. En effet, se rendre au marché devient de jour en jour un luxe. S’y rendre n’est pas possible pour toutes les femmes au foyer. Ainsi donc, sur 100 femmes dans la ville de Yaoundé, au moins 90 sont plongées dans la tristesse et désolation du fait de la hausse des prix de ces produis dans les marchés.
Tout à côte, certains témoignages recueillis auprès de certains camerounais renseignent que cette augmentation est propre aux commerçants. « Ce n’est même pas une histoire de pénurie. Les gens ont stockés les produits dans les magasins. Quand vous arrivez, ils vous disent qu’il n’y a plus rien. Que c’est même la dernière vague de livraison. Voilà pourquoi, au lieu de vendre le sac de 25 kilogrammes de riz à 13 000 frs CFA. Il vend à 14 500frs CFA », explique Gaston Eloundou, ancien vendeur dans un magasin au marché du Mfoundi, à Yaoundé.