La Journée mondiale sans Tabac, c’est ce mardi 31 mai 2022. Lancée par l’OMS depuis 1987, cette journée vise à sensibiliser sur les effets négatifs de la production et de la consommation de tabac sur la santé, la société, l’économie et l’environnement.
Dans son message ce 31 mai 2022, la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique précise que le thème retenu pour l’édition de cette année, à savoir « le tabac : une menace pour notre environnement », vise à mettre en évidence l’impact environnemental de l’ensemble du cycle du tabac, depuis la culture, la production et la distribution, jusqu’aux déchets toxiques qu’il génère.
En Afrique, un adolescent sur 10 consomme du tabac selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Les nouveaux produits apparus, comme les inhalateurs électroniques de nicotine et les produits du tabac, se révèlent également attrayants pour les jeunes, ce qui préoccupe l’OMS. Étant donné que 44 des 47 pays de la Région africaine de l’OMS ont ratifié la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, qui les engage à adopter des mesures efficaces et reposant sur des bases factuelles pour réduire la consommation de tabac, la nécessité d’atténuer les dommages environnementaux causés par le tabac a amené l’OMS à redoubler ses efforts visant à lutter contre la menace globale.
La culture du Tabac
« Les impacts environnementaux liés à la culture du tabac se manifestent notamment par l’utilisation excessive de l’eau, qui est une ressource rare sur la majeure partie du continent, par la déforestation à grande échelle et par la contamination de l’air et de l’eau », explique Matshidiso Moeti avant de poursuivre « La culture du tabac est un facteur majeur de déforestation, en raison des grandes quantités de bois nécessaires au séchage. La déforestation est, en soi, l’un des principaux facteurs d’émissions de dioxyde de carbone et de changement climatique, contribuant également à la perte de biodiversité, à la dégradation des terres et à la désertification. Selon les estimations, le bois nécessaire au séchage du tabac contribue à 12 % de toute la déforestation en Afrique australe ».
La culture du tabac expose également les agriculteurs à plusieurs risques pour la santé, notamment la « maladie du tabac vert », qui résulte de l’absorption de nicotine par la peau lors de la manipulation de feuilles de tabac humides, ainsi que de l’exposition aux pesticides et à la poussière de tabac. Selon Matshidiso Moeti, les terres utilisées pour la culture du tabac pourraient également être exploitées de manière beaucoup plus judicieuse, notamment dans les pays en proie à l’insécurité alimentaire.
« Pour contrer cette menace, l’OMS s’est associée à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et au Gouvernement du Kenya pour mettre en place le projet intitulé « Tobacco-Free Farms » (Fermes sans tabac). Lancé en mars, le projet vise à « aider les fermes à passer du tabac à d’autres cultures vivrières, qui contribueront à nourrir les communautés plutôt qu’à nuire à leur santé », explique la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.