Le continent africain continu à subir des difficultés persistantes, notamment alimentaires, sur fond de guerre en Ukraine, a estimé, jeudi 12 janvier, l’Agence française de développement (AFD), bien qu’il ait « absorbé » le choc économique lié à la pandémie de Covid-19. « Le choc Covid a été désormais absorbé », a affirmé Thomas Mélonio, directeur de la recherche à l’AFD, en préambule de la présentation d’un ouvrage présentant les perspectives de l’institution française sur le continent cette année.
Le PIB par habitant va ainsi dépasser cette année son niveau de 2019, permettant à l’Afrique de rejoindre les zones géographiques dans le monde ayant vu leur richesse nationale retrouver des niveaux pré pandémie. Cette bonne nouvelle cache une situation économique difficile et soumise aux aléas de la conjoncture internationale, à quelques semaines du premier anniversaire de la guerre en Ukraine. Cette guerre a été marquée par une flambée des prix des céréales juste après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui représentaient avant le conflit 30 % de l’approvisionnement de la planète en blé. Après avoir atteint des niveaux historiques en mars, les prix mondiaux des produits alimentaires se sont apaisés en fin d’année, notamment après la reprise des exportations de blé ukrainien en mer Noire.
L’Afrique a dans ce contexte « échappé » aux famines de masse redoutées en 2022 par l’Organisation des Nations unies, a affirmé Bio Goura Soulé, expert au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), au cours de la conférence de l’AFD. La hausse persistante des prix des engrais pourrait en revanche encore peser sur la production agricole cette année, a alerté Thomas Mélonio. Plus largement, la situation est loin d’être stabilisée s’agissant de la sécurité alimentaire, a estimé Benoit Faivre-Dupaigre, chargé de recherche à l’AFD, rappelant que la plupart des Etats nécessitant une assistance alimentaire dans le monde étaient en Afrique. « Il ne faut pas mettre cela uniquement sur le compte des prix alimentaires mais sur la situation globale de conflits et de crises dans différentes zones de l’Afrique », notamment au Sahel et à l’est du continent, qui subit une grave sécheresse, a-t-il par ailleurs affirmé.
Lors de ses dernières prévisions économiques concernant l’Afrique subsaharienne en octobre, le Fonds monétaire international (FMI) a dit s’attendre à une croissance de 3,7 % en 2023 après 3,6 % en 2022. Ces chiffres et faits parlent à suffisance de la situation globale en Afrique et dans le sahel. Et il est opportun que les pays africains prennent des dispositions internes pour y faire face. Car en effet, il n’est pas toujours bon d’attendre une solution extérieure alors qu’en interne et de façon concertée, on peut résoudre le problème. De même, si les discours Africains deviennent de plus en plus panafricanistes, il est donc normal aussi que les solutions aux problèmes africains soient panafricanistes. On ne saurait alors rejette une personne tout en attendant d’elle qu’elle vous apporte de l’aide. C’est un challenge pour les nouvelles idéologies Africaines qui doivent aussi tropicaliser les solutions aux soucis Africains.