Dans le cadre de la commémoration de la Journée Mondiale contre les Hépatites, célébrée le 28 juillet de chaque année, le Ministre de la Santé Publique le Dr Malachie MANAOUDA, a fait une déclaration de presse le lundi 29 juillet 2024, dans la salle des conférences du Centre de Coordination des Opérations d’Urgences de Santé Publique (CCOUSP).
Le thème de cette année, « It’s Time for Action », incite à une mobilisation accrue pour éliminer les hépatites virales comme une menace grave pour la santé publique d’ici 2030.
En effet, depuis sa première célébration en 2010, la Journée mondiale contre les hépatites, désignée officiellement par l’OMS, vise à sensibiliser et encourager le dépistage et la vaccination, contre ces infections chroniques, qui touchent des centaines de millions de personnes dans le monde. Les Hépatites virales A et B sont responsables des maladies graves du foie et de nombreux décès.
Les données disponibles laissent entrevoir une prévalence élevée de ces maladies. L’hépatite B touche 11,2 % de la population, avec des disparités régionales marquées, notamment dans l’Extrême-Nord où la prévalence atteint 17,7%. L’hépatite C affecte 1,3% de la population générale. La prévalence de l’hépatite D parmi les personnes infectées par l’hépatite B est de 10,5%. Les hépatites se transmettent principalement par le contact avec du sang contaminé, les rapports sexuels non protégés, et de la mère à l’enfant à la naissance pour les hépatites B et D.
Les groupes les plus vulnérables comprennent les professionnels de santé, les personnes non vaccinées, les consommateurs de drogues injectables, et les personnes ayant reçu des produits sanguins avant 1990. La prévention passe par la vaccination, la sécurité des pratiques médicales, et une sensibilisation accrue. Pour le Patron de la santé, les objectifs qu’il a fixé à son équipe incluent la connaissance du statut sérologique par 90% des patients, la mise sous traitement de 90% des patients dépistés positifs, et une réduction de 65% du taux de mortalité lié aux hépatites.
Le plan stratégique national vise à intégrer la lutte contre les hépatites dans d’autres programmes de santé publique et à renforcer l’accès universel aux services de prévention et de traitement. Dans sa prise de parole, le Dr Malachie MANAOUDA a exprimé sa gratitude envers toutes les parties prenantes de la lutte, pour leur soutien continu. Il a également détaillé les efforts du Gouvernement, intégrant le lancement de la campagne Vacances Sans SIDA, et l’amélioration des infrastructures de santé pour la détection et le traitement des cas.
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Notons que en 2023, le Cameroun a détecté plus de 12 000 nouveaux cas d’hépatite virale B et près de 3 800 cas d’hépatite C, avec un impact significatif sur la santé publique. La priorité est désormais de réduire ces chiffres et d’atteindre l’objectif de zéro nouveau-né infecté par l’hépatite B, tout en élargissant l’accès au traitement pour les patients existants.
Pour cet accompagnement, dix-neuf (19) centres de traitement agréés et deux (02) centres de dispensation ont été mis en fonctionnement sur toute l’étendue du territoire national. Ce qui permet d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients, par une dynamique de proximité et de disponibilité du traitement.
Les défis à surmonter sont les nouvelles approches et financements innovants qui sont en cours d’implémentation, afin d’accroître les chances des populations à un accès équitable à la prévention et la prise en charge de ces pathologies. Le Cameroun se positionne ainsi fermement dans la lutte mondiale contre les hépatites, avec une vision claire pour atteindre les objectifs de réduction de la prévalence et d’élimination des hépatites virales d’ici 2030.
Audrey Orock et Marcelle Épée/celcom/Minsante