Emmanuel Macron est en Chine depuis quelques heures pour un séjour de 3 jours. Le président français a plusieurs sujets à mettre sur la table avec son homologue chinois Xi Jinping. Parmi lesquelles celle de la présence chinoise en Afrique, véritable entrave aux Intérêts français sur le continent. Et si le véritable enjeu était l’Afrique ?
C’est un secret de polichinelle, Paris et Pékin sont en rivalité sur le continent africain. Longtemps considérée comme sa chasse gardée, la France a vu son influence baisser en Afrique avec la montée en puissance de la Chine. Tous les pays d’Afrique sans exception sont d’une manière ou d’une autre en affaire avec l’empire du milieu, depuis le début des années 2000.
Emmanuel Macron entend réduire les risques de compétition avec la Chine en Afrique, voire trouver des positions communes sur les sujets compliqués tels que le climat, les dettes souveraines, la lutte contre le terrorisme.
L’empire du milieu est actuellement le rival stratégique de la France en Afrique. Ceci s’explique par le fait que les Chinois appliquent des méthodes qui sont difficiles à résister du point de vue français, parce que les entreprises chinoises gagnent les grands projets économiques et les exercent sans ingérence dans la politique intérieure des États. À ce jour, Beijing est parmi les premiers investisseurs de l’Afrique et le premier partenaire commercial.
Contrairement à la Chine, la stratégie africaine de la France s’est concentrée plutôt sur les sujets de défense et de développement. Et très souvent dans une posture paternaliste qui a perdu tout son sens sous la 5ème République. La crédibilité de Paris n’est plus évidente aujourd’hui avec la montée du panafricanisme, défini comme « un sentiment anti-français » par l’Élysée.
Le chef de l’Etat français pour mener à bien sa mission s’est fait accompagner par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et un nombre important de patrons d’entreprises français. On comprend aisément que l’Europe est dans une logique de trafic d’influence qui viserait à trouver un compromis sur les dossiers africains en échange de la paix en Ukraine. L’Afrique servira-t-elle de monnaie d’échange ? Just wait and see.
