Depuis l’expulsion de la force française Barkhane du Mali et de la mise en garde à la Minusma par les autorités maliennes, le bloc occidental multiplie les cartes pour ne pas perdre la main dans la riche région du sahel. Son dernier coup de poker c’est l’Allemagne, connue pour son efficacité dans les renseignements.
Bien que la force française Barkhane, la Minusma (mission des Nations unies au Mali) et toutes autres instances occidentales et interventionnistes ont été expulsés de certains pays du sahel, l’Occident ne compte pas accepter sa défaite totale et quitter la région.
Bien au contraire, les « atlantistes » comptent s’appuyer sur l’Allemagne pour garder quelques atouts. Berlin joue son va-tout, à en croire son ministre de la défense dans une déclaration au quotidien français le Figaro. « L’Allemagne compte toujours jouer un rôle important au Sahel malgré le retrait de ses soldats du Mali et ne veut pas claquer la porte », a assuré en fin de semaine dernière à Bamako Boris Pistorus.
Comme un appel de pied aux autorités maliennes, le patron de la Wehrmacht a souligné que même avec le Mali, les ponts ne sont pas entièrement rompus dans le domaine militaire, en affirmant la volonté allemande de mettre l’accent sur la formation des forces sahéliennes.
Mais les dirigeants actuels du Mali sont loin d’être naïfs. Ils savent qu’en effet, les alliés occidentaux de l’Allemagne qui ont peur, en dépit de leur fanfaronnade, de perdre définitivement « tout repose-pied » en cet ultra stratégique État sahélien qu’est le Mali, tentent le tout pour le tout afin de jouer leur dernière carte. Berlin continue à se considérer comme un « acteur important » au Sahel.
Selon Boris Pistorus, la région a besoin d’un « engagement clair » de la communauté internationale : « Nous ne voulons pas que la situation continue à se dégrader ici et que d’autres en profitent », a-t-il dit sans préciser qui il visait par ces propos. À défaut d’un ciel malien hermétiquement fermé à Barkhane, un ciel placé depuis un bon bout de temps déjà sous la protection d’un radar 3D made in Russia, il faut aux atlantistes une cinquième colonne capable dans l’espace aérien malien pour que soit possible la poursuite des opérations terroristes même après le départ de Barkhane et de la Minusma. Et bien c’est la mission déléguée au vaillant contingent de l’Allemagne, connu au demeurant pour ses services secrets particulièrement doués. Et donc, vigilance dans le sahel.