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CAMEROUN- AU-DELÀ DU RÉARMEMENT MORAL, L’URGENCE D’UN RÉARMEMENT RÉPUBLICAIN, POUR UN GRAND CAMEROUN

Le réarmement moral vise, dans une logique d’assainissement des comportements individuels, la réappropriation par les citoyens d’un faisceau de valeurs liées à l’éthique, aux bonnes manières, au rapport à l’autre dans une société multiculturelle. Il cherche à développer chez les individus, un comportement compatible avec la vie en groupe ou en communauté, chacun se devant de respecter un code fait d’interdits et d’autorisations.

Le réarmement moral est donc une nécessité de tous les instants, pour que vive le contrat social, compris comme un acte d’adhésion tacite par lequel l’individu quitte son état de nature, pour intégrer à part entière le corps social. Confrontant de ce fait sa liberté à celle des autres, ses propres exigences à celle des autres, le citoyen adhère à un ensemble social régi par des règles et par des valeurs auxquelles il doit se plier. Telles sont les exigences immuables, pour que le concept de société ait son sens, tout son sens. En revanche dans le cadre d’une République, il ne suffit pas que l’individu se soit montré apte à vivre en groupe ou en communauté, ni qu’il ait observé de manière scrupuleuse et irréprochable le code de conduite fixé par la société dont il devient membre en quittant l’état de nature. D’où l’exigence au-delà d’un réarmement moral, d’un véritable RÉARMEMENT RÉPUBLICAIN. Qu’en est-il exactement ?

C’est tout simplement qu’après avoir intégré les codes qu’impose la vie en société, le nouveau citoyen doit également assimiler le fait que la société dans laquelle il vit, au-delà des groupes et des communautés auxquelles il peut appartenir, obéit à une organisation policée et qui lui impose un corpus supplémentaire de règles, de devoirs,  d’obligations auxquelles il doit se soumettre, mais qui lui garantit également un faisceau nouveau de droits, d’habilitations et de garanties. Il découvre alors qu’au-dessus de sa famille, de sa communauté, de la société, se trouve la République ; oui, la République au sens du latin res publica, c’est-à-dire la chose publique. La République, c’est-à-dire la chose publique, se pose ici en complément consubstantiel de la société au sens de la communauté d’individus. La République revêt donc ici un sens transcendantal, qui renvoie à sa supériorité absolue à toutes les autres valeurs sociétales. La seule énonciation de la République comme chose publique, traduit donc nécessairement un caractère purement secondaire voire subsidiaire des autres composantes sociales auxquelles le citoyen peut être légitimement affilié, qu’il s’agisse de sa famille, de son ethnie ou de sa communauté.

Le RÉARMEMENT RÉPUBLICAIN suppose donc, au-delà de la réappropriation des valeurs morales, d’inculquer aux citoyens la conscience de la supériorité voire de la SUPRÉMATIE DE LA RÉPUBLIQUE, l’exigence d’une manière spécifique de servir, notamment pour ceux qui ont la charge d’une fonction publique.

Le RÉARMEMENT RÉPUBLICAIN trouve ainsi son plein sens dans sa mission centrale, qui est d’inculquer au citoyen un ESPRIT RÉPUBLICAIN, ensemble de valeurs intrinsèquement supérieures à tous les autres corps de valeurs, en ce qu’il impose la République comme structure sociale supérieure et donc prépondérante à toutes les autres, qui lui sont nécessairement subordonnées, tout en gardant leur place dans le grand ensemble social national.

L’ESPRIT RÉPUBLICAIN impose donc une éthique spécifique de la vie en société, un rapport du citoyen au service et à la chose publics, une PRÉHÉMINENCE DE LA RÉPUBLIQUE SUR LA COMMUNAUTÉ, de la chose publique sur la chose communautaire, et donc de l’intérêt général et des intérêts de la République sur celui ou ceux de la communauté.

Bien entendu, il ne faudrait pas tomber dans le piège de trouver une antinomie entre la République et la communauté, entre la chose publique et la chose communautaire, si tant il est que dans une société bien gouvernée, l’une et l’autre s’imbriquent nécessairement dans une cohérence qui veut que la primauté de la République et la recherche première de l’intérêt général, garantissent logiquement les intérêts des communautés et des individus, que la République a le devoir de protéger en contrepartie des allégeances développées plus haut.

En définitive, et pour paraphraser le Volume sacré, recherchons l’intérêt général d’abord, et tout le reste nous sera accordé en sus.

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