Entré en fonction il y a douze jours, M. Pistorius a manifesté son scepticisme sur la capacité des troupes allemandes à assurer leur engagement dans le cadre de la mission de l’Onu (Minusma) au Mali, pays en proie depuis 2012 à une grave crise multidimensionnelle. Le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a estimé lundi que le maintien des forces de son pays « au Mali jusqu’en mai 2024 n’avait aucun sens dans les conditions actuelles » car les troupes ne peuvent y remplir leur mission.
A la genèse, la Minusma, créée en 2013 pour aider à stabiliser un Etat menacé d’effondrement sous la poussée jihadiste et protéger les civils, dit aujourd’hui être entravée dans sa mission par les restrictions imposées par les militaires qui sont au sommet de l’état depuis 2020. Selon Mr pistorius, Si les soldats allemands ne peuvent pas quitter leur camp ou simplement se déplacer dans un périmètre réduit, car les drones sont interdits de survol, alors ils ne remplissent pas leur mission. Pour lui, cette mission est alors un gaspillage de temps et d’argent, avant tout pour les soldats, qui, loin de leur familles et de leurs amis, vont au casse-pipe Il se rappelle d’ailleurs que « La dernière fois que des drones ont volé, c’était avant Noë »l. Une décision sur la durée du mandat devrait tomber en mai. Lors d’un voyage à Bamako à la mi-décembre, la prédécesseure de M. Pistorius, Christine Lambrecht, s’inquiétait déjà de la situation pour les quelque 1.100 soldats allemands déployés dans ce pays.
Elle avait affirmé que le maintien des forces de son pays au Mali jusqu’en mai 2024 était conditionné à leur capacité à remplir leur mission et à la tenue d’élections en février 2024, un engagement pris par les colonels pour laisser la place à des civils. Le Mali a été le théâtre en 2021 d’un second coup d’Etat en deux ans qui a raffermi la mainmise des militaires, lesquels se sont éloignés des Occidentaux pour se rapprocher notamment de la Russie.