Au moins 80.000 personnes ont été déplacées ces trois derniers mois dans le centre du Nigeria, théâtre de violences inter-communautaires où l’armée a envoyé des renforts, a déclaré un responsable local.
Depuis mai, l’État du Plateau est en proie à de graves violences entre agriculteurs et éleveurs. Selon les autorités locales, les attaques ont fait plus de 300 morts. Le Nord-Ouest et le Centre du Nigeria sont régulièrement le théâtre de tensions et conflits meurtriers autour de l’exploitation de la terre et des ressources en eau.
« Il y a environ 80.000 déplacés dans onze camps » à Mangu, épicentre des violences dans le Plateau, a déclaré à la presse Markus Artus, haut responsable local. Près de 18.000 d’entre eux sont hébergés dans une école primaire faisant office de camp de fortune à Mangu, a ajouté M. Artus.
Le chef d’état-major de l’armée nigériane, le général Taoreed Lagbaja, s’est rendu samedi à Mangu pour marquer le début d’opérations spéciales visant à « éradiquer » la crise. Dans l’école, des milliers de personnes dorment dans des salles de classe, survivant grâce à de maigres provisions et aux dons de maïs des églises locales.
« La crise a fait de nous des sans-abri, nos terres agricoles ont été détruites et nous devons nous débrouiller pour vivre dans cette école primaire », a déploré Grace Emmanuel, 70 ans, l’une des déplacées. « Ce n’est pas facile, nous n’avons pas de quoi manger, nous allons chercher de l’eau au puits, parfois l’eau n’est pas suffisante pour des milliers d’entre nous », a-t-elle ajouté.
L’armée a déplacé temporairement le quartier général de sa campagne militaire régionale « Safe Haven » à Mangu. Près de 300 soldats et des véhicules blindés ont été envoyés en renfort.