Le gouvernement camerounais recherche un financement de 80 milliards de Fcfa pour le projet création d’une usine de transformation de noix de palme. C’est lors de la 4ème édition du Cameroon investment forum (CIF) qui a eu lieu le 19 avril dernier à Douala que ce projet a été officiellement présenté aux investisseurs par l’Agence de promotion des investissements (API).
Selon le ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), ce projet sera développé dans la région du Sud Cameroun et porte sur l’installation d’une usine de production de l’huile de palme raffinée et d’une savonnerie. Pour l’heure, des études préalables sont encore en cours. Le secrétaire général de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), Jacquis Kemleu Tchabgou explique que ce projet s’inscrit dans un contexte où le pays connaît un déficit structurel d’huile de palme de plus de 160 000 tonnes. Le Cameroun pourrait être contraint de faire appel à des importations supplémentaires afin de combler le manque. Selon l’Asroc, en 2023, 200 000 tonnes d’huile de palme brute ont été importées, contre 143 000 tonnes en 2022.
Selon le journal EcoMatin la demande nationale d’huile de palme est de 1,17 million de tonnes, alors que la production nationale est de 360 000 tonnes ; le retard à combler est estimé à 819 252 tonnes. La production est assurée à plus de 60% par les plantations industrielles et à 40% par les plantations villageoises. Et la filière est organisée autour de cinq principaux acteurs : les producteurs de noix de palme, les producteurs d’huile de palme (première transformation), les acteurs de la deuxième transformation (raffineries qui assurent à plus de 70% la production d’huile de palme et savonneries), les fournisseurs de services d’accompagnement et les structures d’encadrement. L’un des gestes forts pris par le gouvernement est le plan de relance de la filière doté d’une enveloppe de 21,7 milliards de F pour le développement de la production d’huile de palme sur la période 2024-2026.
Aussi, dans sa consistance, le plan prévoit des subventions en équipements au bénéfice de trois agro-industries de première transformation (Socapalm, CDC et Pamol), l’acquisition d’équipements modernes de transformation en l’occurrence 35 pressoirs modernes au profit des coopératives. Un autre volet porte sur la réhabilitation et/ou régénération de 5000 hectares de plantations villageoises. La mise en place de la toute première interprofession (Interpalm-Cam) en décembre 2023 constitue aussi une lueur d’espoir pour la filière, pour assurer la qualité et le juste prix et construire une vision partagée entre les acteurs.
Vers la relance de la filière
Dans son plan de relance, le gouvernement fixe un budget de 21,7 milliards de Fcfa pour développer la production d’huile de palme pour la période 2024-2026. Cette opération sera supervisée par le Ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) et le Ministère des Petites et moyennes entreprises (Minpmeesa). Pour le gouvernement camerounais, il s’agit des subventions en équipements au profit de 03 agro-industries de première transformation (CDC, Socapalm, Pamol).
EcoMatin note également qu’il est prévu l’appui à l’acquisition des équipements modernes de transformation (35 pressoirs modernes) au profit des coopératives, la régénération/réhabilitation de 5 000 hectares de plantations villageoises et celles des agro-industries ainsi que la construction de nouvelles unités d’extraction d’huile. En dépit des problèmes structurels existants, l’avenir de la filière s’annonce plus ou moins positif avec le récent engagement du secteur privé. En effet, en décembre 2023, l’Organisation interprofessionnelle de la filière palmier à huile du Cameroun (Interpalm-Cam) a vu le jour.