En Tunisie, la tension monte entre la rue et le chef de l’état. Des oppositions à Kaïs Saïed, disjointes, ont manifesté le 14 janvier pour demander son départ et le rétablissement des institutions. Jamais aussi divisée, mais déterminée à venir à bout de ce qu’ils considèrent être le « système Kaïs Saïed l’opposition » est déterminée a donner de la voix. Une situation sujette à une question, la Tunisie coure t-elle vers de nouvelles récriminations ?
Une question qui se pose avec acuité, au regard des manifestations de masse qui rassemblent des milliers de personnes dans les rues de Tunis, contre le président Kaïs Saïed Tout à commencé le 14 janvier dernier, à l’occasion du 12e anniversaire de la chute de Ben Ali. Les manifestants dénoncent « un coup d’Etat » qui a instauré « misère et famine » dans le pays et certains n’hésitent pas à réclamer le départ de l’auteur de ce putsch. En attendant de voir la suite des évènements, le constat que l’on peut faire est celui du « comme du déjà vu ». L’on se souvient, en effet, comme l’indique la symbolique de la date de ce nouveau déferlement de Tunisiens dans la rue, qu’il y a de cela 12 ans, ce sont les mêmes mouvements de foule qui avaient causé la perte du régime de Ben Ali, après un long règne de 23 ans.
Pour beaucoup, la date du 14 janvier ne peut pas être une journée comme les autres, comme l’a souhaité et décidé le locataire de Carthage. Une date qui symbolise la chute d’un système et le démarrage d’un processus démocratique en dents de scie. En effet, la Tunisie est plongée dans une grave crise économique depuis quelques années. Le pays est étranglé par une dette supérieure à 100% de son PIB et il est incapable d’emprunter sur les marchés financiers internationaux. Cette crise financière s’est traduite, ces derniers mois, par des pénuries récurrentes de produits de base (farine, sucre, café) dans un contexte d’inflation galopante (près de 9%).