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France/Gabon-Niger : la politique de deux poids deux mesures

L’ambassadeur de France au Niger Sylvain ITTE a une fois de plus été appelé à quitter le territoire nigérien, mais la diplomatie française refuse de s’y résoudre. « Il est notre représentant auprès des autorités légitimes du Niger. Nous n’avons pas à nous ranger aux injonctions d’un ministre qui n’a aucune légitimité », a déclaré Catherine Colonna, ministre française des affaires étrangères.

La veille, le premier ministre Ali Lamine Zeine lors d’une conférence de presse avait à nouveau appelé au départ calme de l’ambassadeur Sylvain ITTE. C’est donc une réponse à cet appel, qui pourrait être considérée comme une énième provocation alors qu’il y a quelques jours encore le gouvernement de transition interpellait Paris sur son ingérence et ses provocations envers les autorités du pays.

Pour les autorités françaises, c’est un affront à l’absence de l’ordre constitutionnel au Niger. « La politique de la France est simple. Nous condamnons toute prise de pouvoir par des putschistes qui plus est, dans un pays comme le Niger. Nous appuyons les efforts de la région pour un retour à l’ordre constitutionnel », renchérit Mme Colonna. La CEDEAO avait décidé d’une intervention militaire et des sanctions dirigées contre le Niger, et depuis cette annonce, le gouvernement français s’est dit disposé à épauler l’organisation sous régionale avec des troupes.

Se « substituer aux autorités régionales d’Afrique centrale » ?

Jamais !

A contrario, sur les évènements en cours au Gabon, Catherine Colonna déclare que la France ne saurait se substituer aux autorités régionales. L’Ambassadeur de France au Gabon a d’ailleurs été reçu par le Président du CTRI après avoir reçu une note similaire à celle envoyée à l’ambassadeur de France au Niger par les nouvelles autorités à laquelle M. ITTE avait décidé de ne pas répondre. Les autorités gabonaises sont de facto reconnues par la France et appuyées, tandis qu’au Niger, l’illégitimité est brandie. Le prétexte :  le processus électoral a suscité un certain nombre de questions du fait de son irrégularité.

Dans une lancée jusqu’au-boutiste, Paris entend peut-être pousser le Niger à la faute pour justifier une riposte. D’ailleurs, Mme Colonna balaie du revers de la main les injonctions des autorités nigériennes mais aussi les manifestations des milliers de nigériens qui réclament le départ de l’ambassadeur et des soldats français « ce n’est pas parce que 3 à 5000 personnes manifestent dans un stade à Niamey que cela résume les relations de la France avec 1,5 milliard d’Africains. »

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