Après la énième interdiction à ceux-ci de rouler dans le centre-ville, ils continuent de mener tranquillement leurs activités.
Au sortir d’une réunion présidée par le préfet du Mfoundi le 7 juin dernier, à l’hôtel de ville de Yaoundé, il avait été instruit les différents maires des sept communes que compte la cité capitale de veiller à la non circulation des motos taxis dans le centre-ville. « La principale recommandation de ce jour est une mise en garde. Nous ne voulons plus voir les motos taxis dans le centre urbain », avait déclaré le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Ndjikdent au micro d’un confrère.
Ainsi, dans le souci de renforcer cette mesure, le maire de la commune de Yaoundé V avisait, sur les antennes du poste national, les conducteurs des engins à deux roues sur les sanctions à l’encontre de ceux qui iront en marge de la décision. « Pour cette opération, les motos saisies ne seront pas restituées. Pour diminuer le nombre de motos, il faut que les saisies soient définitives pour pouvoir être vendues aux enchères là où la nécessité se fait ressentir », prévenait Augustin Bala.
Curieusement, quelques jours après ces sorties des autorités, le ton ne fait pas peur aux « bensikineurs ». Mardi 14 juin. Il est un peu plus de 10h. Nous sommes au carrefour Mvog-Mbi dans l’arrondissement de Yaoundé IV. C’est un axe situé sur la « route présidentielle ». Et donc, la circulation est interdite sur cette voie, communément appelée ligne rouge par certains usagers. Là-bas, les motos taxis roulent sans inquiétude. « C’est un petit problème. Nous sommes habitués à ces genres de discours. Ils nous interdissent de rouler, mais quand ils nous arrêtent et qu’on paye, ils nous laissent partir», confie tout serein, un motoman.
C’est donc dire, qu’il s’agit d’une bonne affaire chez certains agents communaux déployés sur le terrain pour le contrôle. « Récemment, ils ont arrêté ma moto au carrefour Mvog-Mbi. Après je suis allé payer à la voirie urbaine pour qu’on libère ma moto. Le monsieur m’a même demandé de l’appeler si jamais j’ai un problème », a révélé Harouna. D’autres par contre, pensent que cette mesure est trop forte. « En cette période de vacances, il n’y a pas de travail dans les sous quartiers. Elèves et étudiants ne vont plus à l’école. Ça sera difficile pour nous de travailler seulement au quartier. Et il faut verser la recette, manger et payer le loyer », explique un président d’une association de motos taxis.
En effet, l’interdiction des motos taxis dans le centre-ville est une vieille bataille qui ne date pas d’aujourd’hui. Par le passé, soit en février 2019, l’ancien et défunt préfet du Mfoundi, Jean Claude Tsila, avait suspendu les activités de la police municipale sous la pression d’une forte résistance des motos men.
Cette décision faisait suite à un accrochage entre motos taxis, usagers et les éléments de la communauté urbaine à Elig-Edzoa. Des tensions ayant couté la vie à un motoman, avaient poussé ceux-ci a incendier un véhicule de la communauté urbaine. Il faut indiquer que cette initiative rentre dans le cadre de l’assainissement et la lutte contre le désordre urbain dans la ville de Yaoundé.